UER : pas à nous « de faire des comparaisons entre les conflits »
Une lettre signée par 72 artistes internationaux, dont 3 ex-représentants de la France au concours, accusent Kan de « complicité de génocide » et tentent une comparaison entre Israël et la Russie en Ukraine

L’Union européenne de radio-télévision (UER), l’entité organisatrice du Concours Eurovision de la chanson, a répondu à la lettre ouverte de 72 artistes internationaux l’appelant à exclure Israël de la compétition, qui aura lieu entre le 13 et le 17 mai 2025 à Bâle, en raison de la guerre menée par l’État hébreu contre le Hamas dans la bande de Gaza.
« Nous comprenons les préoccupations et les opinions profondément ancrées dans le conflit actuel au Moyen-Orient […] Il ne nous appartient pas de faire des comparaisons entre les conflits », ont affirmé les organisateurs dans un communiqué cité par France 3 Grand Est.
Ce point visait à répondre à l’accusation de « deux poids deux mesures » portée dans la lettre ouverte dont les auteurs rappellent l’exclusion de la Russie du concours après son invasion de l’Ukraine et dressent à un parallèle avec le conflit à Gaza.
Pour rappel, la guerre a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre 2023, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué plus de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 251 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza.
Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages. Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 50 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan ne peut être vérifié de manière indépendante et ne fait pas la distinction entre terroristes et civils.
Les signataires accusent la chaîne publique Kan, membre de l’UER, d’être « complice du ‘génocide’ israélien contre les Palestiniens de Gaza et du régime d’apartheid et d’occupation militaire mis en place depuis des décennies contre l’ensemble du peuple palestinien ».
« L’année dernière, nous avons été consternés par le fait que l’UER a permis à Israël de participer alors qu’il poursuivait son génocide à Gaza, retransmis en direct pour le monde entier. Le résultat a été désastreux », poursuivent-ils, estimant que la participation d’Israël, représenté par la chanteuse Eden Golan, à l’édition 2024 avait conduit au « concours le plus politisé, le plus chaotique et le plus désagréable de l’Histoire du concours ».
Parmi les signataires de la lettre figurent trois anciens représentants de la France à l’Eurovision : La Zarra (2023), Jessy Matador (2010) et Marie Line (1998).
De son côté, la représentante israélienne à l’édition de cette année, Yuval Raphael, a déclaré au journal Le Point venir « avec un message d’amour ». Arrivée cette semaine à Bâle, cette rescapée du massacre de Nova, perpétré par les terroristes du Hamas le 7 octobre, se dit « folle d’excitation ».
Sa chanson, « New Day Will Rise », est un message d’espoir et de résilience qui résonne particulièrement fort avec l’actualité. Raphael, qui a vécu pendant une période de sa vie en Suisse, chantera le deuxième couplet de sa chanson en français.