Un adolescent syrien arrêté en Espagne pour terrorisme
A son domicile ont été retrouvées des notes manuscrites sur la fabrication d'explosif, une machette, un gilet militaire et une image encadrée d’un drapeau de l’Etat Islamique
La police redoutait un passage à l’acte : un adolescent syrien « radicalisé » a été arrêté dans le sud de l’Espagne et placé en détention provisoire pour appartenance à un groupe terroriste et possession d’explosifs, selon un document judiciaire consulté jeudi par l’AFP.
L’adolescent a été interpellé dimanche à Montellano, près de Séville, à l’issue d’une opération de surveillance qui aura duré plus de deux mois.
Les craintes d’un « passage à l’acte » ont poussé la police à intervenir. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont mis la main sur « une partie d’une bombe prête à l’emploi contenant des projectiles métalliques et à laquelle il ne manquait que de l’explosif », peut-on lire dans le document judiciaire faisant état de son arrestation.
A son domicile ont également été retrouvées des notes manuscrites sur la fabrication d’explosif TATP, du TATP, des bouteilles d’acétone, d’eau oxygénée et d’acide sulfurique, une machette, un gilet militaire et une image encadrée d’un drapeau de l’Etat Islamique (EI).
Mi-novembre, la police a reçu un appel téléphonique la prévenant que le jeune homme était « en possession de plusieurs substances servant à fabriquer des explosifs », indique le document.
Selon la justice, l’adolescent avait « publiquement prêté allégeance au (groupe) Etat islamique », était « très radicalisé, obsédé par tout ce qui était militaire, portant des vêtements de camouflage » et « extrêmement homophobe et antisémite ».
Son téléphone et son compte Facebook montraient des signes de sa radicalisation croissante, avec des tutoriels sur la fabrication d’explosifs et des publications sur le groupe Etat Islamique.
Le 13 novembre, il a montré à plusieurs jeunes la vidéo d’un jihadiste se faisant exploser et leur a expliqué qu’il avait « fabriqué un détonateur activable à distance par téléphone portable ».
En ordonnant son placement en détention provisoire, le juge a déclaré que les charges retenues contre lui étaient « très graves » et qu’il y avait « un risque évident » qu’il ne prenne la « fuite ».
Le maire de Montellano, Curro Gil, a déclaré au quotidien local Diario de Sevilla que la famille était arrivée de Syrie, comme réfugiés, il y a plusieurs années et s’était intégrée pacifiquement dans la ville, située à environ 60 kilomètres au sud-est de Séville.
Sa mère, couturière, a été brièvement détenue puis relâchée mercredi, ont indiqué les médias locaux.
De nombreux adolescents du quartier ne sont pas allés à l’école lundi, expliquant avoir reçu un message du suspect leur conseillant de ne pas venir et indiquant « Demain sera un grand jour », explique le Diario de Sevilla.