Un ancien membre du Gang des barbares libéré dans une affaire de séquestration
La victime présumée est revenue sur sa version des faits, innocentant ainsi Jean-Christophe Soumbou, ancien lieutenant de Youssouf Fofana, cerveau du Gang des barbares

C’est ce qu’on appelle un coup de théâtre judiciaire. Devant le tribunal de Bobigny, où se tenait ce mercredi le procès de Jean-Christophe Soumbou – bras droit de Youssouf Fofana dans la tristement célèbre affaire du Gang des barbares – pour violences, enlèvement et séquestration, la victime présumée a décidé de rétracter ses accusations. « J’ai menti. Je m’excuse, je suis vraiment navré. »
Initialement, la victime, qui avait débarqué au commissariat le visage tuméfié, avait déclaré aux enquêteurs avoir été enlevée, sa montre de luxe et une sacoche Louis Vuitton gravée à ses initiales volées.
Son témoignage mène à la piste de Jean-Christophe Soumbou. L’homme est sorti de prison en 2018 après avoir purgé sa peine pour l’enlèvement, la séquestration et la torture d’Ilan Halimi, qui avait finalement été retrouvé agonisant près de la station RER Sainte-Geneviève-des-Bois. Il succombe à ses blessures peu de temps après son transfert à l’hôpital.
Dans l’affaire en question, Jean-Christophe Soumbou clame son innocence. « Mon passé, c’est mon passé. J’ai compris. Depuis six ans, je n’ai pas de problème avec la justice. »
Si la rétractation est une pierre dans le jardin du procureur, ce dernier ne compte pas abandonner les charges. « Sa rétractation est à mettre sur le compte de la peur », plaide le magistrat, qui demande cinq ans d’incarcération pour le prévenu.
Pour le conseil de Soumbou, Me Romain Boulet, « C’est complètement exorbitant ». « Des failles béantes, qui vont conduire à relaxer M. Soumbou », explique l’avocat. La cour a pour l’instant décidé de libérer Soumbou mais de le placer sous contrôle judiciaire.