Un Arabe israélien tué à Lod ; le nombre d’homicides dans la communauté atteint 160
Des coups de feu ont été tirés en direction de l'habitation du maire de Tamra ; deux personnes ont été blessées dans deux fusillades distinctes à Umm al-Fahm
Un homme a été abattu dans une rue de la ville de Lod, située dans le centre du pays, mercredi matin. Avec cette mort, le nombre de crimes violents commis dans la société arabe passe à 160 pour l’année 2023.
Selon le groupe anti-violences Abraham Initiatives, ce bilan est plus du double de celui qui avait été enregistré pour la même période, l’année dernière.
Les personnels médicaux ont trouvé la victime, âgée de 39 ans, qui ne montrait plus aucun signe de vie. Sa mort a été prononcée sur les lieux mêmes des coups de feu, ont indiqué les services d’urgence du Magen David Adom dans un communiqué.
La police a précisé avoir ouvert une enquête. Le contexte de l’incident reste indéterminé.
Quelques heures plus tôt, un attaquant qui circulait en moto, et qui n’a pas encore été identifié, avait ouvert le feu en direction de l’habitation du maire de Tamra, Suhail Diab. Il n’y a pas eu de blessé.
La police a arrêté trois suspects, quelques heures plus tard.
ירי בוצע הלילה לעבר ביתו של סוהיל דיאב, ראש עיריית טמרה. לא היו נפגעים באירוע. נפתחה חקירה@CBeyar pic.twitter.com/Lap8BOAV1z
— כאן חדשות (@kann_news) August 30, 2023
« J’ai la certitude que la police fera son travail », a dit Diab devant les caméras de la Douzième chaîne. « Nous, représentants publics, nous sommes menacés. Nous ne laisserons pas les criminels prendre le contrôle de nos vies et nous continuerons à servir le public, même alors que les symboles sont actuellement maltraités en Israël. Il est temps que l’État s’implique davantage », a-t-il continué.
Plusieurs candidats aux prochaines élections locales ont été victimes de coups de feu ou ont été menacés, ces dernières semaines – dans des agressions qui ont été attribuées au crime organisé.
Un candidat au poste de maire, à Nazareth, et deux autres hommes ont été blessés par balle dans cette ville du nord du pays, lundi soir.
Dans un crime qui a entraîné une onde de choc, la semaine dernière, ce sont quatre personnes qui ont été assassinées dans une fusillade de masse survenue à Abu Snan, une localité du nord du pays. L’une des victimes était un candidat aux élections municipales.
Vingt-quatre heures plus tôt, le directeur-général de la municipalité de Tira, Abdul Rahman Kashua, avait été abattu.
Mercredi matin, deux personnes ont par ailleurs été blessées dans le cadre de deux fusillades distinctes à Umm al-Fahm.
Selon la police, un homme de 51 ans a été modérément blessé par balle alors qu’il était assis dans son véhicule.
Dans un incident apparemment distinct, un homme de 56 ans a été grièvement blessé quand des coups de feu ont pris pour cible son domicile. Il a été pris en charge à l’hôpital Haemek d’Afula, a précisé la police.
Citant les estimations partagées par la police avec un responsable municipal, Zman Israel, la version en hébreu du Times of Israel, a annoncé, mardi, que 35 % des victimes, cette année, appartiendraient à des groupes du milieu du crime organisé dont ils sont, pour la plupart, des soldats « de bas-rang ».
Un autre quart des victimes sont des proches de gangsters mais ne sont pas impliqués dans les crimes directement. Certains auraient été tués en représailles par des organisations rivales.
40 % des victimes auraient été prises pour cible parce qu’elles avaient des dettes sur « le marché gris » ; dans le cadre de querelles locales ou commerciales ayant impliqué des criminels ou pour des activités politiques et communautaires considérées comme une menace pour la pègre.
D’autres ont été des victimes collatérales qui se trouvaient là par hasard.
La majorité des dossiers d’homicide restent non-élucidés, la police manquant d’information précises sur les mobiles. Elle parvient toutefois à déterminer si les victimes appartenaient ou non au crime organisé en résultat du travail livré par les forces de l’ordre pour identifier et suivre les gangs et leurs membres.
La semaine dernière, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a expliqué qu’il impliquerait les services de sécurité du Shin Bet de manière à ce qu’ils participent aux opérations menées par la police dans le cadre de la lutte contre le crime dans la communauté arabe, en particulier s’agissant des crimes en lien avec les élections municipales.
Dimanche, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a finalement accepté de verser les fonds très attendus qu’il avait récemment gelés aux municipalité arabes, inquiet à l’idée qu’ils ne tombent entre les mains des gangs et sous réserve de la mise en œuvre d’un mécanisme de supervision.
De nombreux leaders arabes estiment que la police a été dans l’incapacité de sévir contre les puissantes organisations criminelles et qu’elle ignore largement les menaces – querelles familiales, guerres des gangs et violences faites aux femmes. Ces communautés ont aussi été victimes de longues années de négligence de la part des autorités de l’État.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.