Un avocat de Nazareth suspendu pour complot lié à l’EI
Adnan Al a-din aurait prétendu être un « dirigeant de l'EI en Palestine » et aurait enseigné les préceptes djihadistes
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël
L’Association du barreau d’Israël aurait suspendu un avocat de Nazareth accusé d’être un membre présumé du groupe terroriste Etat islamique et d’avoir eu le projet de mener des attaques en Israël.
Lors d’une audience disciplinaire organisée lundi, le barreau a décidé d’interdire temporairement Adnan Al a-Din, 40 ans, de pratiquer dans l’attente d’un jugement définitif dans l’affaire contre lui, a signalé le site d’information Ynet.
A-Din a été arrêté en janvier avec six autres citoyens arabes d’Israël qui auraient juré allégeance à l’État islamique et qui se seraient activement préparés à rejoindre le groupe djihadiste salafiste en Syrie. Ils auraient comploté de perpétrer des attentats en Israël.
A-Din a été identifié comme l’élément central de la cellule en Galilée qui, selon le Shin Bet, s’est présenté lui-même aux autres membres de la cellule comme étant un « un membre de haut rang et représentant de l’EI en Palestine ».
Il aurait prêché l’idéologie islamiste radicale aux autres membres du groupe, aurait défendu avec ferveur les attentats terroristes contre des civils israéliens, et aurait poussé les membres a décapité des moutons afin de les préparer aux exigences du djihad.
Pendant l’audience de lundi, le Comité d’éthique du district de Haïfa de l’Association du barreau a affirmé que les actes attribués à Adnan Al a-Din constituent une « turpitude » – un terme juridique se référant à un comportement dépravé ou immoral – a précisé Ynet.
Selon le comité, les allégations rendent a-Din inapte à la pratique du droit, malgré l’absence d’une décision finale dans son cas.
« Les actes attribués à l’avocat en question, tels qu’ils sont décrits dans l’acte d’accusation, sont d’une grande gravité », a déclaré un représentant du comité. « Ces infractions constituent une profanation de la primauté du droit ».
En réponse, a-Din a affirmé qu’un acte d’accusation ne constitue pas une preuve de « turpitude » de sa part.
Dans une lettre soumise au tribunal disciplinaire, a-Din a écrit : « les accusations à l’égard de l’adhésion à une organisation illégale ainsi que le soutien à une organisation terroriste ne constituent pas un ‘manque de moralité’ de ma part, et par conséquent ne devraient pas conduire à la conclusion que je me suis comporté ou me suis exprimé d’une manière qui déshonore la profession d’avocat ».
Il aurait également affirmé que la suspension était en opposition avec le principe de la présomption d’innocence.
Au cours des deux dernières années, le service de la sécurité intérieure du Shin Bet a inculpé des dizaines d’Arabes israéliens pour leur soutien à l’Etat islamique et a démantelé plusieurs cellules affiliées à l’EI qui envisageaient de mener des attaques contre des civils israéliens, essentiellement en Cisjordanie.
En octobre, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté trois personnes dans le nord d’Israël accusées de comploter pour mener des attaques au nom de l’Etat islamique, selon le Shin Bet. Un quatrième homme, qui purge actuellement une peine de prison à perpetuité, a également été accusé d’avoir rejoint l’organisation, ont précisé les autorités israéliennes; trois autres personnes ont été accusées d’avoir aidé la cellule terroriste.
Au cours des dernières années, le nombre de recrues volontaires arabes palestiniens et israéliens a augmenté au sein des groupes rebelles syriens et le Shin Bet estime que plus de 40 Arabes israéliens ont rejoint l’Etat islamique depuis 2014.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.