Un combattant pro-Iran tué dans des frappes US, Bagdad dénonce un « acte hostile »
Larmée américaine dit avoir "procédé à des frappes nécessaires et proportionnées sur trois installations utilisées par le Kataëb Hezbollah et des groupes affiliés en Irak"
Des frappes américaines en Irak ont tué mardi à l’aube un terroriste d’un groupe armé pro-Iran, Bagdad dénonçant un « acte hostile », dans un contexte de tensions régionales exacerbées par la guerre entre Israël et les terroristes palestiniens du Hamas à Gaza.
Au moins un membre d’une faction irakienne pro-Iran a été tué et 24 autres blessés dans ces frappes américaines contre trois sites en Irak utilisés par des groupes pro-iraniens, ont affirmé à l’AFP des sources de sécurité irakiennes.
Cette annonce est intervenue quelques heures après que les Etats-Unis eurent indiqué avoir mené des frappes aériennes contre trois sites pro-iraniens dans ce pays.
Interrogé par l’AFP, un responsable du ministère irakien de l’Intérieur a déclaré qu’une de ces frappes avait visé un site du Hachd al-Chaabi, à Hilla, chef-lieu de la province de Babylone, au sud de Bagdad. Une personne a été tuée et 20 autres blessées.
Quatre autres personnes ont été blessées dans une deuxième frappe à Wassit, dans le sud du pays. ces bilans ont été confirmés par d’autres sources de sécurité locales.
« Le ciblage de sites militaires irakiens par la partie américaine est considéré comme un acte hostile », a réagi le gouvernement irakien dans un communiqué.
Selon ce texte, les frappes ont tué un « membre » des forces de sécurité et blessé « 18 personnes, dont des civils ». Elles « nuisent aux relations bilatérales » et représentent « une atteinte inacceptable à la souveraineté » irakienne, a insisté Bagdad.
« Frappes nécessaire et proportionnées »
Auparavant, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin avait annoncé dans un communiqué que l’armée américaine avait « procédé à des frappes nécessaires et proportionnées sur trois installations utilisées par le Kataëb Hezbollah et des groupes affiliés en Irak ».
Ces frappes sont « une réponse à une série d’attaques contre des personnels américains en Irak et en Syrie menées par des milices soutenues par l’Iran, dont celle du Kataëb Hezbollah, affilié à l’Iran, et des groupes affiliés, contre la base aérienne d’Erbil (nord) plus tôt dans la journée », a-t-il souligné.
Les Brigades du Hezbollah sont considérées comme une organisation terroriste par le Département d’État américain depuis 2009.
L’attaque à Erbil a blessé lundi trois personnels américains, dont un grièvement, selon Adrienne Watson, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Elle a été menée à l’aide d’une drone explosif et a été revendiquée par le groupe Résistance islamique en Irak, une nébuleuse de combattants issus de plusieurs groupes armés pro-Iran – qui sont aussi affiliés au Hachd al-Chaabi, des anciens paramilitaires intégrés aux forces régulières.
Les attaques imputées aux groupes pro-iraniens contre des troupes américaines se sont multipliées en Irak et en Syrie depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël le 7 octobre.
Cent-trois d’entre elles ont été recensées par Washington depuis mi-octobre, en majorité revendiquées par le groupe Résistance islamique en Irak, qui dénonce le soutien américain à Israël.
« Les Etats-Unis agiront à un moment et de la façon de son choix si ces attaques devaient se poursuivre », avait encore souligné Mme Watson dans un communiqué.
Washington dispose d’environ 2 500 militaires en Irak et 900 en Syrie, dans le cadre d’un dispositif destiné à lutter contre une éventuelle résurgence du groupe jihadiste Etat islamique (EI).
La guerre entre Israël et le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent sur le sol israélien du mouvement islamiste palestinien, qui est soutenu par l’Iran.
L’Iran, qui ne reconnaît pas l’existence d’Israël, se considère avec le pouvoir en Syrie, le Hezbollah libanais, le mouvement palestinien Hamas, des groupes irakiens et les Houthis du Yémen comme faisant partie de ce qu’il appelle « l’axe de la résistance » face à Israël au Moyen-Orient.