Un compromis serait à l’étude au sujet des maisons de Hébron
Le ministre de la Défense vivement critiqué pour l'évacuation de 2 bâtiments "effrontément" investi par des résidents d'implantations

Le groupe de résidents impliqués dans la prise de contrôle controversée de deux immeubles dans la ville d’Hébron en Cisjordanie la semaine dernière affirme qu’un compromis avec les autorités israéliennes est à l’étude.
La police des frontières a évacué plusieurs dizaines de Juifs de ces deux maisons vendredi matin, un jour après qu’ils aient pénétré dans les bâtiments, en affirmant qu’ils les avaient achetés à des Palestiniens.
Le ministre de la Défense Moshe Yaalon a ordonné vendredi leur évacuation, les qualifiant d’ « intrus » et disant qu’ils avaient agi de façon effrontée en infraction à la loi.
Mais selon des « sources du mouvement des implantations » citées dimanche matin par la radio publique, un accord de compromis serait à l’étude selon lequel ils pourraient rester dans l’un des bâtiments pendant que la légalité des deux acquisitions serait examinée par les responsables du ministère de la Défense.
Les autorités demandent que les maisons soient ouvertes vers le quartier juif d’Avraham Avinu, et n’aient pas d’ouvertures vers les zones palestiniennes de la ville, afin de prévenir des tirs ou des jets de bombes incendiaires, selon le reportage.
Des discussions sur l’entrée dans la deuxième maison auraient lieu plus tard, selon les sources.
L’information vient après un week-end qui a vu une crise politique mineure à propos de l’évacuation de vendredi, puisque des élus du HaBayit HaYehudi et du Likud, y compris des ministres importants, ont critiqué Yaalon sur sa décision d’expulser les habitants.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est exprimé vendredi en soutien à son ministre de la Défense.
« Je soutiens les implantations, et apprécie leurs résidents qui affrontent tous les jours le terrorisme avec courage et détermination », a déclaré Netanyahu depuis le Forum économique mondial de Davos, a rapporté la Dixième chaîne. Mais, a-t-il ajouté, « nous sommes tous tenus de respecter la loi. »
« L’Etat d’Israël est une nation de lois, et je n’ai pas l’intention de faire aucun compromis lorsque la loi est violée », a déclaré Yaalon dans un communiqué. « Dans le cas des maisons à Hébron, la loi a été effrontément violée. Afin d’occuper une maison, il faut effectuer plusieurs mesures juridiques, dont aucune n’a été réalisée ici. Pour cette raison, les intrus ont été évacués. »
Le parti HaBayit HaYehudi a qualifié dans un communiqué la décision d’évacuer les maisons d’ « irresponsable, entêtée et incendiaire. » Il a fustigé Yaalon sur les allégations de violations de la loi par les résidents au moment où Israël est pris pour cible par le terrorisme palestinien.
Trois députés de la coalition ont menacé vendredi de boycotter les votes à la session plénière de la Knesset à moins que les résidents juifs des deux maisons de Hébron ne soient autorisés à retourner dans les bâtiments.
D’autres élus du Likud ont également critiqué l’expulsion. Les ministres du Likud Ze’ev Elkin et Yariv Levin ont protesté contre l’évacuation, Levin ayant dit qu’il voulait que la réunion du cabinet de dimanche approuve le retour des résidents dans les bâtiments.
Yaalon a critiqué la tempête de critiques qui a éclaté à droite suite à l’évacuation.
« Je demande aux ministres, et aux députés d’agir de manière responsable, de restreindre leurs remarques et de soutenir la primauté du droit, et de ne pas encourager (les individus) qui prennent la loi entre leurs propres mains et l’enfreignent », a déclaré Yaalon, lui-même un député du Likud, qualifiant un tel comportement » de recette infaillible pour l’anarchie. »
Il a ajouté : « Le comportement et les déclarations de plusieurs politiciens sur cette question frisent un abandon sauvage et mettent en danger notre résilience nationale. »
Le ministre de la Protection de l’environnement Avi Gabbay (Koulanou) a soutenu Yaalon, disant que la question était « si la règle de droit est une obligation ou seulement une suggestion. »
La députée Tzipi Livni (Union Sioniste) a déclaré que les attaques de la droite contre Yaalon « prouvent que ce n’est pas la sécurité d’Israël qui leur importe, mais une idéologie qui va conduire à un Etat au prix d’Israël, de sa sécurité et de la primauté du droit. »
Elle a ajouté que « la Judée et Samarie ne seront pas un Far West gouverné par la jeunesse des collines » – une référence aux jeunes activistes des implantations radicalisés.