Un concours artistique pour le prochain mémorial de la Shoah de Lyon
L’Association pour l'édification d'un mémorial de la Shoah à Lyon veut ainsi que le concours soit "d’envergure nationale et internationale et ouvert le plus largement possible"
Un édifice mémorial de la Shoah sera prochainement installé à Lyon, place Carnot, dans le centre-ville.
L’association qui porte le projet de ce lieu de mémoire a ainsi lancé un grand concours artistique pour imaginer ce que devra être ce mémorial.
Celui-ci a été présenté vendredi, au Centre d’histoire de la résistance et de la déportation, par Jean-Olivier Viout, procureur général de Lyon et substitut du procureur général Pierre Truche lors du procès Barbie en 1987, en présence de Grégory Doucet, maire de Lyon, Laurent Wauquiez, président du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, et Claude Bloch, dernier rescapé lyonnais de la Shoah.
« Nous sommes dans un lieu de recueillement, de silence, car lieu de mémoire qui a arrêté le temps et en porte le poids », a expliqué Jean-Olivier Viout. « Ce lieu, il y a 80 ans dans quelques semaines, allait être le lieu des interrogatoires de Jean Moulin qui entamait ici son chemin vers la mort. Ce lieu réquisitionné par Klaus Barbie, pour en faire le siège de sa Gestapo, où tant d’hommes et de femmes simplement coupables d’être des Juifs ont connu ici la première étape de leur destin sacrificiel vers la solution finale. »
L’Association pour l’édification d’un mémorial de la Shoah à Lyon veut ainsi que le concours soit « d’envergure nationale et internationale et ouvert le plus largement possible ».
« Nous souhaitons laisser aux candidats une totale liberté qui devra toutefois être respectueuse du symbole », a indiqué Jean-Marie Chanon, ancien bâtonnier et adjoint au maire de Lyon.
« Ce mémorial ne pourra pas être abstrait. Il doit attraper l’œil et l’esprit immédiatement, être accessible à tous et être pédagogue », a-t-il ajouté.
Portés par Jean-Olivier Viout, procureur honoraire, l’association et son projet rassemblent des acteurs locaux, des représentants de rescapés juifs et non-juifs, l’Amicale des déportés d’Auschwitz et des camps de Haute-Silésie, l’association des Fils et Filles de déportés juifs de France, le CRIF Auvergne-Rhône Alpes et des personnalités civiles.
Présidé par l’avocat André Soulier, un comité de parrainage pour l’édification d’un Mémorial dans la ville avait aussi été fondé, auquel Beate et Serge Klarsfleld se sont joints.
Lyon, capitale de la résistance, a inauguré en septembre 2022 un premier mémorial à la mémoire des Juifs d’Auvergne Rhône-Alpes victimes du nazisme. Le mémorial, un mur, rend hommage et porte les noms des 6 084 déportés. Il se trouve au cimetière de la Mouche, le cimetière juif de Lyon, dans le 7e arrondissement de la ville.
Un mur des noms à la mémoire des 6084 Juifs d'Auvergne-Rhône-Alpes victimes de la Shoah a été inauguré hier au cimetière de La Mouche à #Lyonhttps://t.co/bHxjXDVBAz via @leprogreslyon
— Fondation pour la Mémoire de la Shoah (@Fondation_Shoah) September 19, 2022
En avril 2019, dans le quartier de Perrache, une stèle sur laquelle est indiquée l’identité des 44 enfants et de leurs 7 éducateurs raflés en 1944 dans la maison d’Izieu a été inaugurée.
Le mémorial de la place Carnot sera lui dédié à l’ensemble des victimes de la Shoah.