Un couple du Loir-et-Cher reconnu Justes parmi les Nations à titre posthume
La tenue de cette cérémonie, prévue en mai, avait été menacée, puis reportée par la ville après les élections municipales de mars 2026, suscitant un important tollé

Un couple originaire de Vendôme (Loir-et-Cher) a été reconnu « Justes parmi les Nations » au cours d’une cérémonie organisée lundi, une journée « importante » face à « l’oubli et l’ignorance », selon une des sœurs cachées par les époux.
Jeanne et Jean Philippeau, décédés en 1992 et 1993, ont été honorés à titre posthume, pour avoir recueilli et sauvé Arlette Testyler, sa sœur Madeleine et Simon Windland pendant l’Occupation, au cours d’une cérémonie de remise de la médaille de « Juste parmi les Nations », plus haute distinction créée et délivrée par l’État d’Israël.
Devant quelque 300 personnes, dont des dizaines de jeunes, Arlette Testyler, également présidente de l’Union des déportées d’Auschwitz, a exprimé « son émotion » au moment de rendre hommage « à l’armée des ombres » qui lui a « sauvé la vie ».
« Je veux appeler l’Histoire pour repousser l’ombre froide de l’oubli et de l’ignorance », a-t-elle lancé.
« Désormais, la mémoire est une ligne de résistance », car « la vague remonte, en particulier en Europe ».
Aurore Bergé, ministre notamment chargée de la Lutte contre les discriminations, a elle affirmé « qu’honorer les Justes est un acte de vigilance » face à « un antisémitisme qui ne se cache plus », surtout depuis « les attentats terroristes perpétrés par le [groupe terroriste palestinien du] Hamas en Israël le 7 octobre 2023 ».

« Honorer Jeanne et Jean Philippeau, ce n’est pas simplement leur dire merci, c’est prendre leur relais », a-t-elle ajouté.
Annoncé, l’ambassadeur d’Israël en France Joshua Zarka a finalement été « retenu à Paris », ont dit les organisateurs.
« C’est une journée qui fera date, surtout au moment où les actes antisémites se multiplient », a assuré le maire de la ville Laurent Brillard (UDI).
La tenue de cette cérémonie, prévue en mai, avait été menacée, puis reportée par la ville après les élections municipales de mars 2026, suscitant un important tollé.
Pour justifier cette décision, la mairie, citée par l’hebdomadaire Le Point, avait évoqué « la proximité des élections locales » et « le contexte géopolitique actuel, marqué par le conflit opposant l’État d’Israël et le Hamas » suscitant des « sensibilités particulières au sein de nos différentes communautés ».
Les réactions politiques, nombreuses et vives après la parution de l’article, avaient poussé la ville de Vendôme à rétropédaler et son maire à présenter « ses excuses auprès de toutes celles et tous ceux qui se sont sentis blessés, au premier rang desquels les ‘Justes parmi les Nations' ».