Un député LREM fait un salut nazi pour dénoncer un « facho » à l’Assemblée nationale
Lors d'un vote sur le projet de loi sanitaire, un élu "du RN s'est levé en faisant le salut nazi", dit Rémy Rebeyrotte, qui a alors mimé le geste en disant qu'"il ne faut pas faire ça"
Le député LREM Rémy Rebeyrotte a fait un salut nazi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale pour, a-t-il affirmé à l’AFP, montrer à un élu RN qu’il ne devait pas lui-même le faire, tandis que le RN dénonce une « invention » et réclame une sanction.
Marine Le Pen a immédiatement demandé une sanction du député macroniste. « M. Rebeyrotte est un habitué des insultes. Pour cacher ses propres turpitudes, il a inventé une histoire. C’est n’importe quoi », a réagi Sébastien Chenu (RN).
Rémy Rebeyrotte a été convoqué mardi par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (LREM), et le sera devant le bureau de son groupe politique, de sources parlementaires.
Mme Braun-Pivet « ne tolèrera aucun comportement de la sorte dans l’hémicycle » et va rencontrer d’autres députés pour éclaircir ce qui s’est produit, a indiqué son entourage. Le cas échéant, les deux députés fautifs seront sanctionnés, a-t-on précisé.

Lors d’un vote le 12 juillet sur le projet de loi sanitaire, où la majorité a été battue, « un grand gaillard du RN s’est levé en faisant le salut nazi » à l’arrière des travées, assure M. Rebeyrotte.
Le député de Saône-et-Loire a alors mimé le geste en lui disant qu' »il ne faut pas faire ça ».
L’élu de la majorité a été vu notamment par Marc Le Fur (LR), qui l’a interpellé au micro: « Ne recommencez plus (…) c’était pas beau M. Rebeyrotte ».
Le lendemain, le député LREM a publié un petit billet sur Facebook où il relate avoir ensuite subi « la pression physique de trois fachos, dont l’auteur des faits », à la buvette des parlementaires.
Il indique qu’il saisira le bureau de l’Assemblée nationale, sa plus haute instance collégiale.
Mais mardi en conférence des présidents de l’Assemblée nationale, la patronne des députés RN Marine Le Pen a dénoncé le salut nazi de M. Rebeyrotte et demandé des sanctions, a-t-on appris auprès d’un participant.

« J’assume », affirme l’élu de la majorité. Il s’adresse régulièrement aux élus RN hors micro, en leur lançant: « Je vous trouve un peu socialiste national » ou « on dirait Nuremberg aux heures de pointe ».
Les députés d’extrême droite n’ont jamais été aussi nombreux, avec un groupe de 89 membres. Ils sont en pleine quête de respectabilité et entendent poursuivre la « dédiabolisation » du RN.