Un dessin de Tintin satirisant Hitler en vente aux enchères samedi à Paris
Le dessin du "Sceptre d'Ottokar" de Hergé, huitième album des aventures de Tintin, pourrait être vendu plus de 350 000 euros
Une couverture de Tintin qui rend satirique l’expansionnisme allemand de Hitler sera vendue aux enchères ce samedi par la maison de ventes Artcurial, a rapporté l’AFP.
Le dessin du Sceptre d’Ottokar de Hergé, huitième album des aventures de Tintin, pourrait être vendu plus de 350 000 euros.
Dans la BD, Tintin enquête sur le leader nazi après son annexion de l’Autriche en 1938. Tintin et son fidèle Milou se retrouvent alors à essayer de déjouer un complot d’espions visant à renverser le roi de la terre fictive de Syldavie, dans les Balkans.
L’histoire a été publiée pour la première fois le 1er décembre 1938 dans le supplément pour enfants du journal bruxellois conservateur Le Petit Vingtième. Le dessin (22 x 22 cm) avait alors fait la couverture du journal et montre Tintin trébuchant alors qu’il descend de l’avion à Prague, et se rattrapant à la barbe de son nouvel ami, le mystérieux professeur Halambique, pour ne pas tomber.
Au total, plus de 300 lots seront proposés à la vente par la maison Artcurial. Ces enchères étaient initialement prévues le 28 mars mais ont été repoussées en raison de l’épidémie de coronavirus.
L’auteur belge André Franquin (Spirou) sera également mis à l’honneur, aux côtés d’autres grands noms de la bande dessinée comme Uderzo (Astérix) ou encore Morris (Lucky Luke).
Le clou de cette vente devrait être un dessin à l’encre de Chine de Franquin intitulé « La pirogue ».
Estimé entre 350 000 et 450 000 euros, ce dessin (37,5 cm x 28,5 cm) a été réalisé pour la couverture du 49e album du Journal de Spirou, publié en avril 1954. Sur ce dessin, on peut apercevoir le Marsupilami, cet animal énigmatique et espiègle issu de l’imaginaire de Franquin, suspendu à une liane, espionnant Spirou et Fantasio partis à sa recherche sur une pirogue au cœur de la forêt vierge de Palombie…
Une poétique planche à quatre mains imaginée par Franquin et Gotlib et dessinée par Franquin, tirée du Tome 1 d’Idées Noires, album d’humour noir et de satire sociale, publié en 1981, sera également proposée à la vente. Ce dessin est estimé entre 70 000 et 90 000 euros.
Une gouache d’Albert Uderzo, disparu durant le confinement, montrant Astérix et Obélix, réalisée pour la couverture de l’album à colorier Punch, édité en 1966, est estimée entre 20 000 et 25 000 euros.
Plusieurs œuvres de l’illustrateur français Jean-Jacques Sempé, notamment le dessin humoristique « Y a-t-il un médecin dans la salle ? » sur les dangers du métier d’acteur, publié en 1964, sera également mis à l’encan. Ce dessin est estimé entre 10 000 et 15 000 euros.
Une illustration (37 x 55 cm) en couleurs du légendaire Lucky Luke et Jolly Jumper par le Belge Morris est estimée entre 5 000 et 7 000 euros.
Une planche de Tarzan par le dessinateur américain Burne Hogarth est estimée entre 10 000 et 12 000 euros.
Parmi les auteurs contemporains, une illustration, acrylique et pastel, de Bilal extraite de l’ouvrage Ulysse in Love (2012) est estimée entre 20 000 et 25 000 euros.
La vente sera également l’occasion de mettre en lumière le travail de Jean-Claude Mézières (Valérian). Une gouache et encre de Chine pour la couverture de l’album L’orphelin des astres est estimée entre 40 000 et 45 000 euros. Une planche à l’encre de Chine extraite de L’ambassadeur des ombres est estimée quant à elle entre 25 000 et 35 000 euros.
Une aquarelle de Zep (29 x 39,5 cm) montrant Titeuf courant après le bus scolaire sous le regard amusé de ses copains est estimée entre 12 000 et 15 000 euros.