Un dirigeant du Hamas rencontre des médiateurs qataris et égyptiens
Khalil al-Hayya assure que le groupe terroriste n'acceptera pas de nouvelles conditions ; l'Egypte pense que la position du Premier ministre sur la route de Philadelphie est une "manœuvre politique"
Le Hamas a déclaré mercredi que son équipe de négociation, dirigée par Khalil al-Hayya, avait rencontré le Premier ministre du Qatar, Sheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, et le chef des services de renseignement égyptiens, Abbas Kamel, afin de discuter des derniers développements à Gaza.
Le communiqué du Hamas indique que le groupe terroriste reste déterminé à mettre en œuvre un cessez-le-feu basé sur la proposition initiale des États-Unis et n’acceptera pas de nouvelles conditions de la part de quelque partie que ce soit, une référence apparente à l’insistance du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour que les troupes israéliennes maintiennent leurs positions dans le corridor Philadelphi à la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte.
La déclaration ne mentionne pas les nouvelles exigences du Hamas, qui demanderait la libération des prisonniers condamnés à perpétuité en échange du premier groupe d’otages, composé de femmes, d’enfants, de malades et de personnes âgées.
Le directeur de la CIA, William Burns, qui est également le principal négociateur américain pour Gaza, a déclaré samedi qu’une proposition de cessez-le-feu plus détaillée serait présentée dans les prochains jours.
La proposition initiale présentée par le président américain Joe Biden en juin prévoyait un cessez-le-feu en trois phases pour mettre fin à la guerre déclenchée par l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre, en échange de la libération des otages israéliens.
Les entretiens entre al-Hayya et les médiateurs égyptien et qatari sont intervenus un jour après qu’al-Thani a rencontré à Paris des proches d’otages israéliens, ainsi que le député HaMahane HaMamlahti Benny Gantz et le président du Congrès juif mondial, Ronald Lauder.
Selon le quotidien Haaretz, le Premier ministre qatari a déclaré aux familles que Doha continuerait à œuvrer en faveur d’un accord.
« Ils ont discuté de la nécessité humanitaire urgente de faire avancer la négociation sur les otages et des moyens de promouvoir la stabilité régionale », a indiqué un communiqué du bureau de Gantz, tout en soulignant que « ni les détails ni la gestion de la négociation n’ont été discutés. Seules les équipes officielles, autorisées par l’État, sont autorisées à le faire ».
A picture of Israeli hostage families meeting with Qatari PM Mohammad Al Thani, businessman Ronald Lauder, that took place yesterday in Paris. Also attended with families: MK Benny Gantz@kann_news pic.twitter.com/eN6e13gKDs
— Suleiman Maswadeh סולימאן מסוודה (@SuleimanMas1) September 11, 2024
Par ailleurs, la chaîne publique Kan a rapporté que Le Caire estime que la position de Netanyahu sur le corridor de Philadelpi est « une manœuvre politique qui passera avec le temps », citant une source au fait des négociations.
Le reportage ajoute que l’Égypte n’envisage donc pas de prendre des mesures radicales, malgré sa colère à l’égard de Netanyahu.
Les médiateurs ont déclaré que le déploiement d’Israël dans le corridor de Philadelphie constituait le principal obstacle à un accord, de même que les questions relatives à la libération des prisonniers de sécurité palestiniens.
L’exécution récente par le Hamas de six otages israéliens a également nui au processus, a déclaré un fonctionnaire américain la semaine dernière, expliquant qu’ils avaient négocié sur la base d’une liste d’otages qui s’est depuis lors réduite.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 33 otages dont le décès a été confirmé par l’armée. 105 civils ont été libérés au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre, et quatre otages ont été remis en liberté avant la trêve. Huit otages, dont une soldate, ont été secourus vivants par les forces israéliennes, et les corps de 37 otages ont également été récupérés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée lors d’un incident tragique en décembre.
Le Hamas détient par ailleurs les corps des soldats de Tsahal Oron Shaul et Hadar Goldin depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui sont tous deux censés être en vie après être entrés dans la bande de Gaza de leur propre chef en 2014 et 2015 respectivement.