Israël en guerre - Jour 349

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Un dirigeant juif américain accuse la députée Rashida Tlaib d’antisémitisme

Malcolm Hoenlein s'oppose à ce que des Juifs américains fassent des dons aux campagnes politiques israéliennes, et que la décision d'Airbnb sur les implantations crée un précédent

Malcolm Hoenlein, vice président exécutif de la Conférence des présidents des organisations juives américaines majeures, dans les bureaux du Times of Israël à Jérusalem, le 2 février 2016. (Crédit : Amanda Borschel-Dan/Times of Israel)
Malcolm Hoenlein, vice président exécutif de la Conférence des présidents des organisations juives américaines majeures, dans les bureaux du Times of Israël à Jérusalem, le 2 février 2016. (Crédit : Amanda Borschel-Dan/Times of Israel)

L’un des plus importants dirigeants juifs américains s’en est pris à Rashida Tlaib, membre du Congrès américain, lundi dernier, accusant la jeune législatrice de proférer des remarques antisémites.

« Je suis très troublé. Je crois que Tlaib a tenu des propos antisémites », a déclaré Malcolm Hoenlein, directeur général de la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines.

Il a fait ces commentaires lors d’une réunion d’information dans les bureaux du Times of Israel à Jérusalem avant un voyage auquel ont participé 28 organisations membres de la Conférence des présidents en Afrique.

Tlaib a essuyé des critiques en janvier lorsqu’elle a suggéré que les sénateurs américains soutenant un projet de loi anti-boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) avaient une double allégeance.

« Ils ont oublié quel pays ils représentent », a dit Tlaib dans un tweet à l’époque. « Ce sont les Etats-Unis où le boycott est un droit et fait partie de notre lutte historique pour la liberté et l’égalité ».

S’il est adopté, le projet de loi protégera les États qui adoptent des projets de loi anti-BDS, y compris ceux qui interdisent de travailler avec des entrepreneurs qui boycottent Israël, des poursuites judiciaires. Les défenseurs des libertés civiles ont dénoncé les lois de l’État comme empiétant sur les libertés d’expression.

Rashida Tlaib,candidate démocrate pour le 13e district du Michigan, le 26 octobre 2018. (Crédit : AP /Paul Sancya, File)

Denzel McCampbell, directeur de la communication de Tlaib, n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaires sur l’accusation de Hoenlein, envoyée par courriel.

M. Hoenlein a également déclaré que la Conférence des présidents était particulièrement préoccupée par le soutien apporté à Israël par la gauche du Parti démocrate.

« Nous sommes très préoccupés par certains courants au sein du corps politique, en particulier de la gauche démocrate », a-t-il dit. « Mais nous avons déjà commencé à approcher les gens et les secteurs de la gauche démocrate et franchement, nous les avons trouvés réceptifs. »

27 % des démocrates ont déclaré qu’ils soutenaient Israël sur la question palestinienne, selon un sondage du Pew Research Center de juin 2018. Il s’agit d’une baisse par rapport au soutien de 38 % des démocrates dans une enquête similaire menée en 2001.

M. Hoenlein a également noté qu’un grand nombre de sénateurs américains qui envisageaient une candidature présidentielle pour 2020 n’ont pas voté la semaine dernière en faveur du projet de loi anti-BDS.

La sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, la sénatrice de New York Kristen Gillibrand et le sénateur du Vermont Bernie Sanders ont voté contre ce projet de loi, tandis que les sénateurs de Californie Kamala Harris et du New Jersey Cory Booker n’ont par assisté au vote sur cette mesure.

Faisant allusion aux prochaines élections israéliennes, M. Hoenlein a ajouté qu’il s’oppose fermement à ce que les Américains contribuent aux campagnes politiques israéliennes.

« Il y a quelques [Américains] qui donnent de l’argent aux candidats », a-t-il dit, sans les nommer. « Je suis très opposé à ce que les Américains fassent des dons aux campagnes israéliennes. Je pense que cela déforme la démocratie ici. Les Juifs américains sont assez intelligents pour savoir comment voter sur ce qu’ils veulent voter et les Israéliens sont aussi assez intelligents pour savoir comment voter sans ingérence extérieure ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu prononce un discours à la cérémonie d’ouverture de l’aéroport Ramon, près d’Eilat, le 21 janvier 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Buzzfeed a rapporté que plus de 90 % des fonds de campagne du Premier ministre Benjamin Netanyahu, issus de sa candidature à la réélection de 2015, provenaient des États-Unis. Le rapport indique que les familles Falic, Book et Schottenstein ont toutes donné des milliers de dollars à la campagne.

Il a également déclaré que plusieurs hauts responsables politiques du Likud, dont Danny Danon et Gilad Erdan, reçoivent des fonds de campagne de donateurs américains.

Hoenlein s’est également dit préoccupé par les ramifications de la décision d’Airbnb de retirer les logements situés dans les implantations en Cisjordanie de sa liste, en novembre.

« Le problème n’est pas l’implication économique de sa décision », a-t-il dit. « C’est le précédent qu’il crée – d’autres entreprises examineront la question si elles peuvent s’en tirer à bon compte. Cela ouvre aussi vraiment une boîte de Pandore. Pour l’instant, ils s’occupent d’une zone, mais ensuite ils vont se tourner vers Jérusalem-Est et le plateau du Golan. »

Lorsqu’on lui a demandé s’il fallait boycotter le géant de la location de vacances, Hoenlein a répondu : « Je pense que nous ne devrions pas faire affaire avec eux… Nous ne pouvons permettre que cela se produise. Nous allons donc continuer à faire pression sur eux. »

Et d’ajouter : « Plus important encore, ils vont faire un premier appel public à l’épargne ce printemps et dans 26 États, où il existe des lois anti-BDS, leurs régimes de retraite ne seront pas en mesure d’y investir. »

En conclusion, M. Hoenlein a déclaré qu’il quitterait ses fonctions de président de la Conférence des présidents en janvier 2020.

« Il y a un processus de recherche qui a commencé et les candidats seront entendus dans les prochains mois », a-t-il dit. « Je ne serai plus président, mais j’espère rester conseiller à la Conférence des présidents. »

Il n’a pas non plus exclu la possibilité de s’installer en Israël.

« C’est possible », a-t-il répondu lorsqu’on lui a demandé s’il avait l’intention de déménager dans l’État juif, ajoutant qu’il estimait que le « style de vie israélien » était plus accommodant que celui des États-Unis.

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