Un électricien tué par un missile libanais ; les attaques se poursuivent au nord
Shalom Aboudi faisait partie de l'équipe chargée de réparer les lignes endommagées par une précédente attaque ; en représailles, Tsahal frappe des complexes du Hezbollah
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Les attaques menées par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah sur la frontière nord d’Israël se sont poursuivies lundi, tout comme les représailles israéliennes. La Compagnie israélienne d’électricité (Israel Electric Corporation ou IEC) a annoncé qu’un de ses employés avait été tué suite à un tir de missile antichar la veille.
Les tirs de missiles guidés antichars se sont poursuivis lundi, un projectile ayant été tiré depuis le Liban sur une zone proche de la communauté de Netua, dans le nord du pays.
Deux Israéliens ont été blessés dans cette attaque. Aucune information sur leur état de santé n’a encore été fournie.
L’IEC a déclaré que Shalom Aboudi, 56 ans, a été tué lors de l’attaque du Hezbollah dimanche. Au moins 13 autres civils ont été blessés lorsque le missile du groupe terroriste chiite libanais a frappé un certain nombre de véhicules près de la communauté de Dovev, dans le nord du pays, à proximité de la frontière.
Certaines des victimes étaient des employés de l’IEC qui étaient venus réparer des lignes électriques endommagées par des tirs antérieurs en provenance du Liban.
L’entreprise a déclaré qu’Aboudi, qui laisse dans le deuil son épouse et leurs deux enfants, travaillait pour l’IEC depuis 34 ans.
Footage from the scene of the anti-tank missile attack near Dovev pic.twitter.com/WUEJ6kHrMo
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) November 12, 2023
Le Hezbollah a revendiqué l’attentat, affirmant à tort dans un communiqué qu’il avait touché des soldats qui installaient du matériel de surveillance.
Tsahal a déclaré que des avions de combat avaient mené des frappes lundi contre une série de sites du Hezbollah dans le sud du Liban, en réponse aux dernières attaques à la roquette, au missile et au mortier contre le nord d’Israël.
IDF says it carried out strikes against a series of Hezbollah sites in southern Lebanon, in response to the attacks on northern Israel today. The sites included weapons depots and a command center. pic.twitter.com/LRURJFJ6L1
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) November 13, 2023
Les sites touchés par les frappes comprenaient des infrastructures du groupe terroriste chiite libanais, des complexes abritant des dépôts d’armes et un centre de commandement, a indiqué Tsahal.
En plus des tirs de missiles, quelque 18 mortiers ont été tirés depuis le Liban lundi, déclenchant des sirènes dans les communautés d’Arab al-Aramshe et de Gornot HaGalil, dans le nord du pays.
Tsahal a déclaré que tous les projectiles ont atterri dans des zones ouvertes, ne causant ni blessures ni dommages, et que les troupes ont répondu par des tirs d’artillerie en direction des sources des tirs de mortier.
De plus, Tsahal a déclaré avoir frappé une cellule terroriste dans le sud du Liban qui se préparait à mener une attaque près de la base militaire de Biranit.
En plus des tirs de missiles et de mortiers vers le nord, un certain nombre de fausses alertes ont poussé les habitants à se mettre à l’abri.
Des sirènes de roquettes ont retenti à Safed et dans les villes voisines de Haute Galilée, ainsi qu’à Akko et dans les banlieues de Galilée occidentale, et des alarmes concernant une infiltration présumée de drones ont retenti en Haute Galilée. Tsahal a par la suite estimé qu’il s’agissait de fausses alertes.
Depuis l’assaut du groupe terroriste palestinien du Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre qui s’en est suivie à l’intérieur de la bande de Gaza, où Israël cherche à renverser le groupe terroriste palestinien au pouvoir, le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a mené et supervisé des assauts quotidiens sur la frontière nord d’Israël depuis le Liban, mais s’est abstenu de lancer une opération de grande envergure.
Israël, lui aussi, s’est efforcé de maintenir un équilibre délicat, répondant avec une puissance de feu importante aux attaques et aux tentatives d’attaques, tout en essayant d’éviter des actions qui entraîneraient une escalade du conflit, alors qu’il cherche à maintenir son attention sur la bande de Gaza.
Les escarmouches persistantes le long de la frontière israélo-libanaise ont entraîné la mort de trois civils du côté israélien, ainsi que celle de six soldats israéliens.
Du côté libanais, près de 100 personnes ont été tuées. Le bilan comprend au moins 74 terroristes du Hezbollah, huit terroristes palestiniens, un certain nombre de civils et un journaliste de Reuters.
Outre l’attaque meurtrière au missile dans laquelle Aboudi a été tué, sept soldats ont été blessés par un mortier dimanche près de la localité de Menara, dans le nord du pays.
Plus tard dans la journée, des sirènes de roquettes ont retenti dans plusieurs villes du nord d’Israël, dont Akko, sur la côte, et Kiryat Shmona, en Haute Galilée. Aucun blessé ni dégât n’a été signalé.
Tsahal a déclaré qu’une quinzaine de roquettes ont été tirées depuis le Liban sur le nord d’Israël, quatre projectiles ayant été interceptés par le système de défense aérienne Dôme de fer. Les autres ont atterri dans des zones ouvertes, sans faire de blessés ni de dégâts.
Le groupe terroriste palestinien du Hamas a affirmé que sa branche libanaise avait lancé une salve de roquettes sur Haïfa, Nahariya et les villes voisines de la frontière libanaise.
Samedi, des combats limités ont eu lieu le long de la frontière israélo-libanaise, alors que le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé à multiplier les manifestations mondiales contre Israël à propos de la guerre à Gaza, afin de faire pression sur l’État hébreu et ses alliés.
Dans un long discours, Nasrallah a également appelé à faire durer la guerre « aussi longtemps que possible » pour permettre une plus grande « résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes] », et a ironisé sur le fait que seuls les États-Unis et le Royaume-Uni se tenaient désormais aux côtés d’Israël.
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, s’exprimant peu après, a déclaré que le Hezbollah risquait de commettre la grave erreur d’entraîner le Liban dans la guerre et a averti que les habitants de Beyrouth pourraient en payer le prix.