Des élus de l’opposition taxent le discours de Netanyahu à l’ONU d’hypocrite
Un député arabe a qualifié l’allocution du Premier ministre de “nouvelle bassesse” et de comédie politique
Les membres de l’opposition à la Knesset ont critiqué l’allocution du Premier ministre Benjamin Netanyahu à l’Assemblée Générale des Nations unies à New York, le taxant d’hypocrite et de paroles en l’air.
Jamal Zahalka, membre de la Knesset, du parti de la Liste arabe unie a dit que les propos de Netanyahu à l’ONU, dans lesquels il appelle le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à reprendre les négociations de paix, et à s’adresser à la Knesset, étaient hypocrites, et destinés à retarder le processus de paix.
« Le discours de Netanyahu à l’ONU est une nouvelle bassesse d’hypocrisie, et des prétextes pour empêcher une paix juste », a-t-il déclaré.
« Il a parlé d’enfants, de démocratie et de paix, et s’est tenu sur la tribune des Nations unies, pendant que 500 enfants, tués pendant l’opération Bordure protectrice, et dont il est responsable, gisent sont terre. Les propos de Netanyahu sont un moyen de verser davantage de sang et prouvent à quel point il est dangereux, et est un ennemi de la paix. »
Ahmed Tibi, membre du parti de Zahalka a qualifié Netanyahu de « comédien raté », qui, « comme d’habitude, sait bien parler » mais dont les mots ne suscitent aucun intérêt.
« Le bel accent [anglais] de Netanyahu ne suffit pas à dissimuler le fait qu’il dirige le pays qui décroche la palme de l’occupation la plus longue », déclare Tibi.
Faisant écho aux remarques de Tibi, Ksenia Svetlova, membre de la Knesset pour le parti Union sioniste a déclaré « le plus beau spectacle ce soir n’était pas à Broadway, mais bien à l’ONU. »
« Le monde est fatigué de l’écouter parler, et surtout fatigué de le croire », dit-elle.
Hilik Bar, membre de la Knesset pour le partie Union sioniste, de son côté, a félicité Netanyahu pour son allocution à l’ONU, déclarant dans un communiqué qu’il se réjouissait de l’engagement renouvelé du Premier ministre à la solution des deux états pour résoudre le conflit.
Zehava Gal-on, chef du Meretz n’a pas pris au sérieux l’invitation d’Abbas à la Knesset », dit-elle.
« Si Netanyahu souhaite atteindre un accord [sur le statut final], il doit prendre des mesures pour le faire progresser. »
Elle ajoute : « Sa rhétorique fonctionne parfaitement en anglais. Mais concrètement, il blanchit des avant-postes illégaux. Ses mots n’étaient pas destinés à Abbas, mais à Obama. »
Les responsables palestiniens ont rejeté l’appel de Netanyahu.
Le discours d’Abbas, plus tôt ce jeudi a également généré une vague de critiques.
Danny Danon, ambassadeur israélien aux Nations unies a dit que la déclaration d’Abbas au sujet de « la profanation par Israël contre les Lieux saints de l’islam et du christianisme » reviennent à lancer « une bombe à retardement ».
« Abbas a choisi d’utiliser le pupitre des Nations unies pour représenter le terrorisme palestinien », a déclaré Danon dans un deuxième communiqué adressé aux médias peu après l’allocution du dirigeant palestinien.
« Ses propos dangereux garantissent davantage de terrorisme à l’encontre d’Israël. Les jeunes palestiniens, qui écoutent son discours, sont les terroristes de demain. »
Danon a également établi un lien direct entre les propos « haineux » d’Abbas et la recrudescence des attentats contre des Israéliens ces dernières semaines.
« Les propos d’Abbas sont comme une bombe à retardement. »
Gilad Erdan, ministre la Sécurité publique a également pris à partie Abbas, accusant le dirigeant palestinien de tenter de « raviver les tensions à l’approche des Grandes Fêtes juives » prévues le mois prochain.