Un enfant de 12 ans blessé dans une fusillade à Jisr az-Zarqa
"J'espère être le dernier enfant à se faire tirer dessus", a déclaré Wahed Jurban ; sa mère tient les parents et le gouvernement pour responsables de cette violence

Un garçon de 12 ans, grièvement blessé par balle à Jisr az-Zarqa, a repris connaissance samedi et a exprimé l’espoir que toute cette violence prenne fin au plus vite.
« Je ne sais pas pourquoi ils m’ont tiré dessus, je n’avais rien fait. J’espère être le dernier enfant à se faire blesser par balles », a déclaré Wahed Jurban au site d’information Ynet.
L’état de santé de Jurban s’est depuis amélioré. L’enfant espère pouvoir rentrer chez lui dans les prochains jours.
Cependant, il a également exprimé sa crainte face à la montée de la violence dans la ville, faisant référence à Walid Shahab, âgé de 14 ans, qui est mort au début du mois, quelques jours après avoir été touché par une balle perdue alors qu’il allait acheter une pizza.
« Je ne veux pas que mon destin soit comme celui de mon ami qui a été assassiné », a déclaré Jurban.
Kadra, la mère de Jurban, s’est adressée à la chaîne publique israélienne Kan et a décrit les moments qui ont suivi la fusillade de vendredi.
« J’ai entendu un bruit et j’ai vu mon fils gisant sur le sol ; je suis devenue folle », a-t-elle déclaré.

Elle a déclaré à Ynet qu’elle « blâmait d’abord les parents pour la violence et la criminalité dans la société arabe », mais a ajouté que le gouvernement avait également sa part de responsabilité.
« Ils ne font rien pour éradiquer la criminalité. J’ai aussi peur pour ma vie. Comment est-il possible que nous soyons assis dans la cour et que des gens nous tirent dessus ? Qu’ils blessent mon enfant et mon frère ? », a-t-elle déclaré.
Selon les premiers éléments de l’enquête, un homme masqué est entré dans la cour et a tiré sur le garçon et son oncle de 25 ans, avant de prendre la fuite.
Quelques heures après l’attaque, des hommes armés ont ouvert le feu sur un immeuble résidentiel de la ville.
Selon les médias israéliens, les assaillants auraient apparemment mené une attaque punitive.
La police a été appelée sur les lieux et un homme a été grièvement blessé par la police lors d’un échange de tirs.
La police a rapporté être intervenue sur les lieux, et que plusieurs suspects avaient tiré sur les agents des forces de l’ordre, qui ont senti que leur vie était en danger et qui ont ainsi riposté.
Selon les informations, Zahi Jurban, âgé de 19 ans, a succombé à ses blessures peu après la fusillade.
Un deuxième homme d’une vingtaine d’années a été modérément blessé dans l’incident. Les médias ont indiqué que les deux hommes étaient frères et qu’ils étaient les cousins de Wahed Jurban.
La police a renforcé sa présence dans le quartier à la suite de la fusillade.

Jisr az-Zarqa, qui se trouve sur le littoral méditerranéen au sud de Haïfa, est l’une des communautés les plus pauvres et les plus densément peuplées d’Israël.
Elle est largement séparée des riches communautés voisines de Césarée et de Maagan Michael et est encerclée par une autoroute et la mer, ce qui empêche sa population croissante de s’étendre vers l’extérieur et isole d’autant plus ses résidents.
La ville a été touchée par une vague de violences ces derniers mois.
Au début du mois, Walid Shahab, âgé de 14 ans, a été touché par une balle perdue devant une pizzeria de la ville avant de succomber à ses blessures quelques jours plus tard.
Cette fusillade semble également être une tentative de vengeance à la suite du meurtre d’un autre adolescent. La police a arrêté un jeune de 16 ans soupçonné d’avoir participé à cette attaque.
Mahmoud Nasser, organisateur communautaire de la lutte contre la violence dans les communautés arabes, a appelé le gouvernement à prendre des mesures supplémentaires après les fusillades de vendredi.
« Les enfants dans la société arabe ne peuvent même plus aller dans l’arrière-cour de leur propre maison. Après qu’un enfant a été tué alors qu’il allait acheter une pizza, personne n’a rien fait et tout a continué comme avant », a déclaré Nasser.
« Le gouvernement israélien doit mettre en œuvre un plan global pour traiter la question de la criminalité dans la société arabe. Les vies arabes comptent. Notre sang n’est pas vain. »
Les communautés arabes ont connu une recrudescence de la violence ces dernières années en raison de l’augmentation du crime organisé et de la prolifération d’armes illégales.
Selon l’organisation Abraham Initiatives, qui suit les violences dans la communauté arabe, au moins 95 Arabes ont été tués dans des homicides en Israël depuis le début de l’année, dont 91 avaient la nationalité israélienne.
La majorité des victimes ont été tuées lors de fusillades.