Un ex-député d’extrême droite inculpé pour incitation au racisme contre les Arabes
Le bureau de la procureure générale poursuit Michael Ben Ari pour des "dizaines" de déclarations publiques entre 2017 à 2023 appellant ses partisans à promouvoir ses diatribes racistes
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
L’homme politique ultra-nationaliste et ancien député Michael Ben Ari a été inculpé d’incitation au racisme pour des « dizaines » de déclarations publiques au cours des années 2017 à 2023 dans lesquelles il incitait à la haine contre les Israéliens arabes, a annoncé dimanche le bureau de la procureure générale.
Le fondateur d’Otzma Yehudit et ancien député du parti de l’Union nationale, prédécesseur de l’actuel parti HaTzionout HaDatit, a tenu ses propos lors de discours publics, d’interviews dans les médias et sur ses comptes de réseaux sociaux, qui comptent des dizaines de milliers d’abonnés, et sur lesquels il a appelé ses partisans à partager et à promouvoir ses débordements racistes.
L’acte d’accusation reproche à Ben Ari, disciple et adepte du rabbin Meïr Kahane, leader raciste d’extrême droite aujourd’hui décédé, d’avoir qualifié à maintes reprises les citoyens arabes d’Israël « d’ennemis », de « cinquième colonne », « d’occupants » et de « nation d’assassins » au cours de ces années.
Selon l’acte d’accusation, Ben Ari attribuait également aux Arabes israéliens en général « la responsabilité et la complicité » des attentats terroristes commis par des criminels ou des assaillants arabes, et attribuait également des stéréotypes négatifs aux Arabes israéliens, les accusant d’être « violents, cruels et meurtriers ».
Le leader d’extrême droite a également affirmé que les Arabes israéliens dans leur ensemble souhaitaient « éliminer », « massacrer » et « détruire » tous les Juifs, a déclaré qu’ils n’appartenaient pas à Israël mais plutôt à leur « pays d’origine », et a appelé à les « exclure des aspects fondamentaux de la vie normale. »
En mars 2019, la Haute Cour de justice a interdit à Ben Ari de se présenter aux élections de la Knesset en raison de ses antécédents en matière d’incitation à la haine, ce qui avait finalement permis à Itamar Ben Gvir, militant d’extrême droite et actuel ministre de la Sécurité nationale, de prendre les rênes du parti.
Ben Ari et d’autres fondateurs d’Otzma Yehudit ont quitté le parti après avoir affirmé que Ben Gvir l’avait orienté dans une direction plus modérée et avait abandonné la voie de Kahane.