Un ex-otage déclare qu’Israël a « laissé tomber » les autres otages encore à Gaza
« Nous devons réparer cela, c'est la seule façon d'aller de l'avant », a déclaré Keith Siegel à la veille du 600e jour en captivité des otages du Hamas
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

L’ex-otage Keith Siegel, Ayelet Samerano, mère de Jonathan Samerano, qui a été identifié comme ayant été tué le 7 octobre, et Dalia Cusnir, la belle-sœur de l’otage Eitan Horn, ont pris la parole d’une conférence de presse en ligne avant de marquer les 600 jours de captivité des otages, mercredi.
Cusnir et Siegel ont insisté sur la nécessité de rapatrier les otages et de mettre fin à la guerre.
« J’ai le sentiment que nous les avons laissés tomber », a déclaré Cusnir.
« L’humanité, les pays démocratiques, les organisations de santé, nous les avons laissés tomber et nous devons réparer cela, c’est la seule façon d’aller de l’avant. »
Siegel a évoqué le président américain Donald Trump, l’envoyé du Moyen-Orient Steve Witkoff, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le gouvernement israélien, les pays médiateurs et les dirigeants du monde, et les a exhortés à obtenir la signature d’un accord.
« Nous devons aller de l’avant dans nos vies et cela ne pourra pas se faire tant que tous les otages n’auront pas été ramenés chez eux », a déclaré Siegel.
Siegel a expliqué qu’après avoir vu des vidéos assez récentes de propagande du Hamas concernant deux otages, Matan Angrest et Omri Miran, avec lesquels il a passé du temps en captivité, il a pu constater à quel point leur état s’était détérioré, physiquement et émotionnellement, depuis la dernière fois qu’il les a vus.
« Quand je pense à 600 jours de captivité, je pense à mon expérience, 484 jours [de captivité], il m’est difficile d’imaginer survivre et d’être capable de faire face à cela », a expliqué Siegel. « Je ne peux pas mesure l’ampleur des difficultés qu’ils endurent depuis si longtemps. »
Cusnir, qui est mariée à Amos Horn, le frère de Horn, a rappelé qu’un troisième frère, Iair Horn, qui était également retenu en otage, a fêté lundi ses 100 jours de liberté.
« Nous parlions de ce qu’il ressentait et il a dit : ‘Ne vous méprenez pas, mais je ne suis pas vraiment libre parce que j’ai laissé mon petit frère dans le tunnel’ », raconte Cusnir.

« Iair est libre en ce sens qu’il se promène, mais son cœur, son esprit et son âme sont à Gaza », a-t-elle ajouté.
Cusnir note que 600 est un chiffre difficile, « mais pour les otages, ce n’est qu’un jour de plus ».
« Chaque jour est horrible et douloureux. Nous savions qu’Eitan était vivant le 15 février, mais depuis, tout peut changer, malheureusement. Nous pensons à eux à chaque seconde de chaque jour. »
Mme Samerano, dont le fils a été identifié par les services de renseignement comme ayant été tué le 7 octobre et dont le corps a été pris en otage par un employé de l’UNRWA à Gaza, dit qu’elle n’est pas encore certaine que son fils a été tué lorsqu’il a été pris en otage.
Elle a ajouté que s’il a été tué, rien ne lui garantit que son corps sera un jour retrouvé pour être enterré dignement en Israël.
« Nous ne savons pas s’il est vivant ou non et s’ils le retrouveront pour moi. C’est ce que nous ressentons », a déclaré Samerano. « Je n’aurais jamais imaginé attendre 600 jours. Je vous en supplie, mon fils devrait être à la maison, il aurait dû l’être depuis longtemps. »