Un front commun de Berlin à Jérusalem en passant par Nice ? Encel dit non
Si, pour le géopolitologue, la récente attaque au camion-bélier à Jérusalem présente des similitudes avec celle de Nice, le contexte géopolitique reste différent
Dans un entretien au FigaroVox, le géopolitologue Fréderic Encel revient sur l’attentat au camion-bélier de Jérusalem et les parallèles évoqués par Benjamin Netanyahu avec les attaques de Nice et de Berlin.
Pour l’auteur du récent ouvrage Géopolitique de la nation France, l’attaque qui a causé la mort de 4 jeunes soldats israéliens est similaire à celle de Nice et Berlin en deux points.
Le modus operandi, à savoir un camion lancé dans la foule, qui est « de plus en plus emprunté par des terroristes, notamment du fait de son coût quasiment nul et de sa grande simplicité ».
Et le mobile islamiste, « s’il est avéré que l’individu a agi au nom de l’idéologie islamiste radicale » dans la récente attaque à Jérusalem.
Cependant, précise Encel, l’équation israelo-palestinienne est de fait très différente de la situation en Europe. Si l’Europe est confrontée à la volonté de déstabilisation du « régime génocidaire »de l’Etat islamique, en un mot au djihadisme, le « contexte géopolitique » est « très différent à Jérusalem », du fait de l’imbrication de deux populations et de la non résolution d’un conflit territorial.
Le but du parallèle opéré par le Premier ministre israélien « qui a toujours considéré que le terrorisme avait une seule voix et un unique visage » explique Encel dans le Figaro, est de lui permettre « de ne pas s’inscrire dans le seul face-à-face avec les Palestiniens ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré mardi que des membres du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne (AP) avaient salué l’attentat au camion bélier mortel de Jérusalem, et incitaient à la violence.
Pendant la visite d’une base militaire avec le ministre de la Défense Avigdor Liberman, Netanyahu a déclaré que non seulement Abbas n’avait pas condamné l’attaque, mais que certains membres de son parti avaient même rendu hommage au terroriste.
Liberman a déclaré qu’Abbas avait directement ordonné aux mosquées d’inciter à la violence contre Israël, selon la radio publique israélienne.
Le géopolitologue aurait cependant pu ajouter que dans les jours suivants l’attaque de Nice, de nombreux commentateurs dressaient alors un parallèle entre cet attentat et les attaques à la voiture-bélier en… Israël. Des attaques qui ont précédé l’intifada dite des couteaux à l’automne 2015 et qui semblent malheureusement avoir essaimé en Europe.