Un Gazaoui utilise un permis médical pour recruter en Israël au profit du Hamas
D'après le Shin Bet, le suspect, vétéran du Hamas, aurait fourni des informations précieuses sur l’emplacement des tunnels de Gaza et les caches d’armes
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Un habitant de Gaza détenteur d’un permis d’entrer en Israël pour raisons médicales a utilisé ce document pour tenter de recruter au profit du groupe terroriste du Hamas, a annoncé jeudi le service de sécurité du Shin Bet.
Ahmad Abu al-Nour, 27 ans, membre du Hamas, a été arrêté le 24 janvier et a depuis fourni aux interrogateurs de nombreux renseignements sur le groupe terroriste, a déclaré le Shin Bet.
Selon les autorités israéliennes, al-Nour était venu en Israël pour y suivre un traitement médical l’année dernière, mais ne serait jamais rentré chez lui, demeurant illégalement en Israël « pendant plusieurs mois ». Le Shin Bet a refusé de donner la date exacte de son entrée dans le pays.
En Israël, al-Nour aurait tenté de recruter des personnes susceptibles de rejoindre ou d’aider le Hamas, communiquant le nom de recrues potentielles à ses responsables à Gaza, a déclaré le Shin Bet.
Le service de sécurité a noté que ses efforts pour recruter des agents « n’avaient pas abouti ».
À la différence de nombreux cas dans lesquels le Hamas a pu faire pression ou abuser de la crédulité de Palestiniens vulnérables, disposant de permis médicaux, pour atteindre ses objectifs, au cas présent, al-Nour était volontaire de longue date de l’organisation, selon le Shin Bet.
Le service de sécurité a déclaré qu’il avait rejoint le Hamas en 2009, s’était formé à l’utilisation de missiles guidés antichars et « avait pris part à des activités militaires contre l’État d’Israël et même travaillé pour les services secrets de l’organisation ».
Le Shin Bet a refusé de préciser avoir été – ou non – informé de l’affiliation d’al-Nour avec le Hamas avant la délivrance du permis d’entrer en Israël pour raisons médicales, déclarant qu’en certains cas, des membres connus du groupe avaient été autorisés à entrer dans le pays.
Après son arrestation le mois dernier, al-Nour a été longuement interrogé par les enquêteurs israéliens et leur a fourni une grande quantité d’informations sur l’organisation, a déclaré le Shin Bet.
« Ses activités au sein du Hamas, et la grande quantité d’informations auxquelles il a eu accès, font de cet interrogatoire un moment important. À cette occasion, une grande quantité de renseignements a été révélée sur l’organisation du Hamas, y compris l’emplacement des tunnels, des caches d’armes et des positions militaires à partir desquelles l’organisation opère », a déclaré le Shin Bet.
Le service de sécurité, qui a longtemps mis en garde contre l’utilisation de permis médicaux par le Hamas pour mener ses projets à bien, a déclaré que le cas d’al-Nour « mettait à nouveau en lumière le cynisme du Hamas qui utilise à ses fins des permis humanitaires délivrés aux habitants de Gaza ».
Un acte d’accusation contre al-Nour devrait être déposé dans les prochains jours, a déclaré le Shin Bet.
En fin d’année dernière, le Shin Bet avait révélé deux autres tentatives du Hamas de profiter de personnes disposant d’un permis de voyage pour recueillir des renseignements sur Israël, l’une impliquant un Palestinien de Gaza et la seconde impliquant un Arabe israélien dont la famille réside dans la bande de Gaza.
Les deux hommes avaient été recrutés par l’organisation – sous la menace dans le cas du Palestinien – pour prendre des photos de soldats et de batteries de défense antimissile du Dôme de fer, et recueillir des informations sur Israël.
La mise en garde du Shin Bet sur les risques posés par les Gazaouis entrant en Israël survient alors que le gouvernement a augmenté le nombre de permis de voyage octroyés ces derniers mois.
En octobre, dans le cadre des efforts pour parvenir à un accord de cessez-le-feu avec le Hamas, Jérusalem avait étendu le bénéfice du programme des permis de travail pour permettre à 10 000 travailleurs de la bande de Gaza d’entrer en Israël.