Un homme de 25 ans abattu dans la ville à majorité druze d’Isfiya, dans le nord du pays
La victime, qui s'appelait Omri Fero, aurait été tué par deux attaquants alors qu'il était assis dans une voiture dans le cadre d'une guerre entre familles rivales de la pègre
Un jeune homme de 25 ans a été tué dimanche dans la soirée à Isfiya, une ville à majorité druze du nord d’Israël, ont indiqué les services de secours.
Les services d’urgence du Magen David Adom, venus sur les lieux des coups de feu, ont découvert l’homme – qui, selon la presse israélienne, s’appelait Omri Fero – dans un état critique, grièvement blessé par des tirs. Il a été pris en charge à l’hôpital Rambam de Haïfa où sa mort a finalement été prononcée.
Le site d’information Ynet a signalé que deux attaquants armés avaient ouvert le feu sur Fero alors que ce dernier était assis dans sa voiture. La police privilégie la piste d’un conflit impliquant des proches de la victime.
Haaretz a noté que cinq personnes, au total, avaient été tuées à Isfiya en seulement un mois, ajoutant que ces homicides sont entrés dans le cadre d’un conflit opposant deux familles de la pègre.
Aucune arrestation n’a encore été faite en lien avec ce meurtre – qui est le 70e à avoir été commis, cette année, dans la communauté arabe d’Israël. Les médias israéliens ont expliqué qu’une voiture en feu avait été retrouvée aux abords d’Isfiya, un véhicule qui pourrait être celui qui avait été emprunté par les auteurs du crime. Ils ont précisé que la police et les sapeurs-pompiers étaient sur les lieux.
Les homicides liés au milieu de la pègre endeuillent la communauté arabe israélienne depuis des mois, et en particulier dans le nord. Le 13 avril, Khalil Khayuf et Tamer Atashe, âgés d’environ 25 ans, avaient été tués par balle à Isfiya. Ils étaient, semble-t-il, des membres de la famille Abu Latif, une famille du crime organisé.
Environ deux semaines plus tard, des restes de corps humains avaient été découverts à proximité de Rameh, une ville à majorité druze du nord d’Israël. La police avait déterminé qu’ils appartenaient à Amid Abu Rukun and Tamer Khayuf, deux hommes arabes d’une trentaine d’années. Ils auraient été tués, selon les enquêteurs, alors qu’ils traquaient un gang rival.
Les autorités ont été dans l’incapacité de freiner cette vague de violences dans la communauté arabe – « un échec retentissant » de leur part, selon un rapport du contrôleur de l’État Matanyahu Englman.
Abraham Initiatives, un groupe de veille, avait attribué dans un rapport émis en 2023 la responsabilité de l’essor de ces violences à Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité nationale depuis le mois de septembre 2022. L’une des premières initiatives prises par Ben Gvir, en assumant ses fonctions, avait été d’abandonner un plan qui avait été mis en place par son prédécesseur pour lutter contre les violences criminelles dans la communauté arabe israélienne. Il a aussi pointé du doigt le ministre des Finances Bezalel Smotrich, allié de Ben Gvir, qui a détourné les millions de shekels consacrés au programme de lutte contre les violences pour financer les subventions qui sont versées aux yeshivot.
Le rapport – qui établissait que 2023 avait été l’année la plus sanglante à avoir été enregistrée pour les citoyens arabes d’Israël – avait noté qu’un grand nombre des 244 homicides avaient été commis dans le nord, des morts qui, selon le groupe, avaient résulté des guerres entre gangs rivaux.