Un homme soupçonné d’avoir tué sa femme avant de tenter de se suicider à Rahat
La police a arrêté le suspect, 35 ans, qui est modérément blessé dans la ville à majorité bédouine ; il y aurait eu 21 féminicides depuis le début de l'année 2023
Un homme est soupçonné d’avoir abattu son épouse avant de tenter de se suicider à Rahat, une ville à majorité bédouine du sud du pays. Les faits se seraient produits lundi.
Le corps sans vie de la victime, une femme âgée d’une trentaine d’années, a été retrouvé par les secours appelés sur les lieux.
C’est le 21e féminicide présumé et le 174e meurtre commis dans la communauté arabe cette année, ont noté les activistes, ce qui fait de 2023 une triste année record dans les deux catégories.
« Les meurtres s’enchaînent », a commenté Einat Fischer Lalo, directrice-exécutive du groupe de défense des droits des femmes Israel Women, une déclaration qui a été signalée par la chaîne publique Kan.
Le suspect, âgé de 35 ans, a été pris en charge à l’hôpital Soroka de Beer Sheva avec des blessures modérées, selon les autorités.
La police israélienne a indiqué qu’il serait placé en état d’arrestation après avoir été soigné.
Selon les médias israéliens, la femme n’avait jamais porté plainte contre son époux, qui n’avait pas d’antécédent judiciaire.
Fischer Lalo a indiqué que, depuis le début de l’année, il y avait eu 21 féminicides en Israël.
« Une autre femme ne s’extraira jamais du cycle de la violence », a-t-elle dit. « Environ 200 000 femmes sont piégées dans le cycle de la violence chaque année. Craignant pour leur vie au quotidien. Vivant dans la terreur et dans l’incertitude ».
Selon l’Observatoire israélien des féminicides, 24 femmes ont été assassinées dans le cadre de violences conjugales en 2022, une hausse de 50 % par rapport aux 16 meurtres qui avaient été enregistrés en 2021.
L’association de coexistence Abraham Initiatives, qui suit de près les crimes violents, a indiqué que le féminicide commis à Rahat faisait grimper le nombre de morts, dans la société arabe israélienne actuellement en proie à une vague criminelle, à 174 depuis le début de l’année. Une grande partie de ces meurtres est liée au crime organisé, et le bilan de l’année 2023 est plus du double de celui qui avait été enregistré, l’année dernière à la même période.
De nombreux leaders communautaires mettent en cause la police qui, selon eux, a été dans l’incapacité de réprimer les puissantes organisations criminelles, ignorant largement les violences. Ils évoquent aussi des décennies de négligence et de discrimination de la part des bureaux gouvernementaux – des négligences qui, à leurs yeux, seraient à l’origine du problème.