Un journal haredi a trouvé un moyen ‘modeste’ de montrer une photo de Clinton
Yated Neeman a été soit critiqué, soit loué pour avoir publié une image de la candidate démocrate dont le visage etait caché par une pancarte

Un journal ultra-orthodoxe qui interdit la publication de photographies de femmes dans ses pages a obtenu des louanges et des critiques après avoir publié une photographie d’Hillary Clinton – ou tout au moins de son bras.
Yated Neeman, un journal basé à Monsey, dans l’Etat de New York, qui sert la grande communauté orthodoxe de la région, a publié une photo de la candidate démocrate à la présidentielle américaine prise dans un meeting éléctoral en Floride.
Le visage de Clinton était cependant complètement caché par une pancarte.
« C’est un précédent que Yated Neeman publie une photo de Hillary Clinton, une femme ! Enfin presque, » a écrit OnlySimchas.com, un site orthodoxe de rencontres, dans un article largement partagé sur Facebook.
« C’est dégoûtant, » a écrit une femme sur la page Facebook de la Jewish Orthodox Feminist Alliance. « Je ne peux même pas imaginer la raison » pour laquelle le visage d’une femme ne peut pas être montré.
Les publications ultra-orthodoxes interdisent les images de femmes, en particulier leurs visages, leurs redacteurs en chef défendant cette position en invoquant des considérations de tradition et de modestie. L’interdiction est appliquée à toutes les femmes, y compris les chefs d’Etat et les principales personnalités telles que Clinton.
« Ce n’est pas sa politique qui gêne ces publications, bien qu’elles soient bien plus à droite que Clinton sur la plupart des sujets, » a écrit l’année dernière Ari Goldman, professeur de journalisme à Columbia University dans la Columbia Journalism Review. « Ce qui les gêne c’est son sexe. »
Un rédacteur en chef a dit à Goldman qu’une victoire de Clinton en novembre pourrait forcer les journaux à changer cette politique.
« Je pense que nous allons devoir la repenser, » a confié à Goldman le rabbin Itshak Frankfurter, le rédacteur en chef de Ami Magazine. Ne pas le faire, a-t-il expliqué, « serait irrespectueux. »
L’an dernier, le Washington Post a noté que le journal ultra-orthodoxe israélien HaMevaser avait flouté les femmes politiques internationales – dont la chancelière allemande Angela Merkel – dans une photographie du défilé de solidarité à Paris qui a suivi l’attaque terroriste dans les locaux de Charlie Hebdo.
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