Un journaliste poursuit en justice Yair Netanyahu
Yossi Klein, du quotidien Haaretz, a porté plainte contre le fils du Premier ministre, l'accusant d'avoir tronqué ses écrits
Un journaliste a porté plainte jeudi contre Yair Netanyahu – c’est la plus récente des poursuites judiciaires intentées contre le fils du Premier ministre en raison de sa présence bagarreuse sur les réseaux sociaux comme dans les médias.
Le parti du Likud du Premier ministre fait également partie des accusés dans la plainte qui a été déposée par Yossi Klein, journaliste au quotidien Haaretz.
Klein affirme dans sa plainte que Yair Netanyahu a déformé ses propos dans un article que le fils du Premier ministre avait écrit dans le média Behadrei Haredim, et dans lequel il avait affirmé que le journaliste avait écrit que « les manifestants sont rentrés chez eux avec un sentiment de malaise parce que le sang n’avait pas coulé » à l’issue d’un rassemblement qui avait eu lieu à la Knesset de Jérusalem, au début de l’année.
Une phrase qui avait été également reprise par le compte Twitter du parti du Likud, que dirige le Premier ministre, par le biais d’une publication qui affirmait que la formation politique avait porté plainte pour incitation contre Klein.
« Les faits sont complètement différents », a dit Klein aux juges, notant que dans son éditorial du mois de février, il avait écrit : « Les manifestants sont rentrés chez eux avec un sentiment de malaise, mais aussi en ressentant une forme de soulagement. Le sang n’a pas coulé ».
Deux semaines après l’incident initial, Klein avait publié une réponse qui soulignait la citation tronquée, faisant remarquer que « l’article n’a pas amené les accusés à supprimer leur publication douteuse et dans cette mesure, la présomption de bonne foi ne paraît pas satisfaisante », dit la plainte.
« Il est indubitable que le soulagement évoqué dans l’article a été relatif au calme qui a prévalu pendant toute la manifestation, et au fait que le sang n’a pas coulé », continue la plainte.
Selon le site d’information Walla, Klein réclame 315 000 shekels en dommages et intérêts. Le journaliste a souligné devant le tribunal que Netanyahu cumulait des dizaines de milliers d’abonnés sur ses différents comptes de réseaux sociaux.
Le mois dernier, Yair Netanyahu avait été condamné à verser 130 000 shekels en dommages et intérêts à une activiste politique en raison d’un post publié sur internet qui laissait entendre qu’elle était la maîtresse de Benny Gantz, le leader du parti HaMahane HaMamlahti.
Dana Cassidy, activiste au sein de la formation, avait poursuivi Netanyahu pour diffamation suite à une publication, sur Twitter, qui montrait sa photo de profil sur Facebook pendant la campagne électorale de 2020.
La capture d’écran, qui donnait le nom et le poste de la jeune femme, faisait suite à d’autres publications relayant des rumeurs infondées sur sa pseudo relation amoureuse avec Gantz. Netanyahu avait assorti son message de la question : « Quelqu’un sait de qui il s’agit ? »
Connu pour ses messages volontiers provocateurs sur les réseaux sociaux, Yair Netanyahu aurait, selon une information publiée en avril, été prié par son père de ne plus s’exprimer sur les réseaux sociaux, accusé d’attiser les clivages en Israël et de creuser le fossé diplomatique avec les États-Unis.
En mars dernier, un tribunal de Tel Aviv l’a condamné à verser 70 000 shekels à l’ex-députée Avoda Stav Shaffir pour diffamation et remboursement de ses frais de justice.
Netanyahu a fait appel de cette décision.