Un journaliste regrette son appel à une « politique » de sodomie des terroristes présumés
Yehuda Schlesinger, d'Israel Hayom, reconnaît que ses propos, au sujet de la sodomie présumée d'un détenu palestinien de Sde Teiman, étaient "erronés" et constituent une "faute"
Le journaliste de droite Yehuda Schlesinger est revenu jeudi sur les propos qu’il avait tenus lors d’une émission d’information de la Douzième chaîne, justifiant la sodomie présumée d’un Palestinien soupçonné de terrorisme en détention, puis préconisant que de tels actes soient une pratique courante de l’État.
Cinq réservistes de l’armée israélienne sont en détention militaire dans le cadre de l’affaire de l’abus sexuel brutal d’un détenu palestinien au centre de détention de Sde Teiman, où de nombreux détenus sont soupçonnés d’avoir pris part au pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël. Certains à droite ont dénoncé l’affaire comme une prétendue persécution des soldats de Tsahal par le système judiciaire.
Se référant à cette affaire controversée, Schlesinger a déclaré mercredi : « Le seul problème est que ce n’est pas la politique standard de l’État de maltraiter ces détenus. Parce qu’en général, ils le méritent, et c’est une grande revanche. » Il a ajouté que cela pourrait également « servir de moyen de dissuasion ».
Jeudi, Schlesinger est revenu sur ses propos, déclarant à la station de radio 103FM qu’il avait reçu des « critiques tout à fait justifiées ». « C’était une erreur, je me suis trompé. On ne peut pas justifier un acte criminel. » Il a ensuite ajouté qu’il soutenait qu’Israël promulgue la peine de mort pour les délits de terrorisme.
L’enquête sur les abus sexuels présumés a suscité des protestations de la part d’extrémistes de droite, dont des députés, qui se sont introduits dans deux bases militaires la semaine dernière après que la police militaire eut arrêté 10 soldats pour les interroger dans le cas de ces accusations, dont cinq ont depuis été remis en liberté.
Des images diffusées par la Douzième chaîne mardi ont montré des soldats de Tsahal en train de sodomiser un détenu palestinien à Sde Teiman. Les images montrent des soldats prenant à part l’un des détenus, qui était allongé sur le sol, face contre terre, puis l’entourant de boucliers anti-émeutes pendant qu’ils commettaient les sévices. Le détenu a ensuite été emmené pour être soigné de ses graves blessures.
Le centre de détention de Sde Teiman a été mis en place immédiatement après l’assaut sadique et barbare du 7 octobre, au cours duquel quelque 3 000 terroristes du Hamas ont fait irruption dans le sud d’Israël, tuant près de 1 200 personnes et prenant 251 otages, pour la plupart des civils. L’installation devait à l’origine servir de point de traitement préliminaire pour les terroristes présumés capturés par Tsahal.
Le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré mercredi qu’Israël devait mener une enquête approfondie sur les allégations d’abus sexuels commis par ses soldats sur des détenus palestiniens dans les centres de détention, appelant à une « tolérance zéro » à l’égard des auteurs de ces actes.
Mercredi également, des militants de droite et des membres de familles d’otages et de victimes du 7 octobre ont perturbé une audience de la Haute Cour de justice pour protester contre les juges appelés à examiner les recours visant à fermer Sde Teimen.
Mardi, l’État a répondu à un recours en matière de droits de l’Homme déposé par l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI) auprès de la Haute Cour, en admettant que des détenus palestiniens ont été menottés et ont eu les yeux bandés pendant de longues périodes, mais en insistant sur le fait que ce traitement est légal en raison des besoins de sécurité du personnel pénitentiaire.
L’État n’a pas abordé les nombreux rapports faisant état de sévices graves, se contentant de dire que toutes ces informations faisaient l’objet d’une enquête.