Un Juif ultra-orthodoxe poignardé dans une possible attaque antisémite à Milan
La victime, Nathan Graff âgé de 40 ans, a subi de légères blessures ; l’assaillant a pris la fuite
Un homme juif ultra-orthordoxe de 40 ans a été poignardé à de multiples reprises jeudi dans une possible attaque antisémite devant un restaurant casher dans la ville italienne de Milan.
L’assaillant a pris la fuite.
L’homme, identifié par le site d’information israélien Ynet comme Nathan Graff, a subi des blessures légères et modérées et a été rapidement conduit à un hôpital pour recevoir un traitement.
Graff, citoyen israélien, a été poignardé quatre fois, y compris au visage, a informé le journal italien La Repubblica.
Neveu d’un rabbin d’origine afghane, Hetzkia Levi, en visite à Milan, il portait les vêtements distinctifs des juifs orthodoxes et une kippa.
Les dirigeants de la communauté juive ont déclaré espérer qu’il s’agissait d’un « incident isolé ».
Des témoins ont déclaré qu’ils avaient vu un homme arabe fuir la scène. D’autres affirment avoir vu une femme avec un foulard traditionnel islamique. Certains résidents de la zone ont déclaré avoir entendu l’assaillant crier « Je vais te tuer » deux fois en italien, a annoncé La Repubblica.
« Nous avons peur que ce soit une tentative de répliquer les attaques en Israël », a déclaré un membre de la communauté locale au site d’information italien, faisant référence à la récente vague d’attaques terroristes aux couteaux sur des civils et des soldats israéliens.
Dans la même soirée, une fausse alerte à la bombe avait obligé la police à intervenir dans un restaurant juif du même quartier, accroissant encore la tension dans la communauté juive locale.
Dans un communiqué, le président du Congrès juif mondial (WJC), Ronald Lauder, a jugé « impératif que les autorités italiennes traitent cet incident avec la plus grande sévérité ».
Le parquet de Milan a ouvert une enquête pour tentative de meurtre mais ne retient pas pour le moment le caractère antisémite de l’acte.
Selon les premiers éléments des enquêteurs, cités par l’agence AGI, cette agression serait « un cas isolé, aux contours encore à définir, plutôt que l’expression d’un dessein plus général ».
A la sortie du conseil des ministres, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a exprimé sa « solidarité » envers la victime et sa « profonde amitié » avec la communauté juive.
Dans un communiqué, le centre Simon Wiesenthal en Europe a demandé au ministre italien de l’Intérieur, Angelino Alfano, de prendre les mesures nécessaires, en « positionnant des militaires armés devant chaque synagogue, chaque école hébraïque et autres sites vulnérables du pays ».
« Monsieur le ministre, l’Italie ne peut accepter que le djihadisme pénètre sur son sol », a-t-il conclu dans sa lettre à M. Alfano.
Les motifs de l’attaque ne sont pas connus, et les récits de témoins dans la presse restaient encore confus et contradictoires.
Les enquêteurs ont en revanche démenti que l’agresseur ait hurlé quelque chose avant de frapper sa victime.
Ils espéraient que les caméras de surveillance installées non loin puissent apporter un éclairage supplémentaire sur le déroulement des faits, mais sans certitude.
AFP a contribué à cet article.