Un Libanais accusé par Washington de transférer de l’argent au Hamas assassiné – source
Le corps de l'homme, Mohammad Sarur, a été retrouvé mardi dans une villa à Beit Méry, une localité surplombant Beyrouth, atteint d'au moins cinq balles
Un Libanais faisant l’objet de sanctions des États-Unis qui l’accusent d’orchestrer les transferts de fonds de l’Iran vers le groupe terroriste du Hamas palestinien a été assassiné près de Beyrouth, a révélé mercredi à l’AFP une source de sécurité.
Le corps de l’homme, Mohammad Sarur, a été retrouvé mardi dans une villa à Beit Méry, une localité surplombant Beyrouth, atteint d’au moins cinq balles, a précisé cette source.
Les auteurs du crime n’ont pas touché à une somme d’argent qui se trouvait sur lui, a-t-elle ajouté.
Après l’annonce de sa mort mercredi, sa famille a déclaré lors d’une conférence de presse depuis son village de Laboué qu’elle avait perdu tout contact avec lui depuis le 3 avril.
La source de sécurité a précisé qu’il travaillait pour des institutions financières du puissant Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas.
En août 2019, le Trésor américain avait annoncé des sanctions contre plusieurs personnes, dont Sarur, accusées de faciliter le transfert de « dizaines de millions de dollars de la force al-Qods à travers le Hezbollah au Liban au Hamas afin qu’il mène des attaques terroristes à partir de la bande de Gaza ».

La Force al-Qods relevant des Gardiens de la révolution iraniens, l’armée idéologique du régime, est l’unité d’élite chargée des opérations extérieures de l’Iran.
Le Trésor avait précisé que Sarur en particulier était « responsable du transfert de dizaines de millions de dollars entre les Gardiens de la révolution d’Iran et les brigades Ezzeddine al-Qassam », la branche armée du Hamas.

Sarur « a été identifié comme étant en charge de tous les transferts financiers entre le corps al-Qods et les brigades Qassam », avait indiqué le Trésor américain, précisant qu’il travaillait dans une banque du Hezbollah également sanctionnée, Bayt al-Mal.
Mercredi, lors de la conférence de presse qui s’est tenue en présence de deux députés du Hezbollah notamment, la famille de Sarur a dénoncé un crime « planifié », mis en garde contre tout traitement de l’affaire comme étant un « incident passager » et demandé une enquête aux autorités libanaises.
Début mars, un responsable du Trésor américain s’était rendu à Beyrouth et avait demandé aux responsables libanais d’empêcher les transfert de fonds au Hamas à partir du Liban, selon des médias.
Jesse Baker, secrétaire adjoint du Trésor pour l’Asie et le Moyen-Orient au sein du bureau du financement du terrorisme et des crimes financier, s’était entretenu avec des responsables politiques et financiers libanais.