Un Libanais expatrié finance la réfection du cimetière de Sidon
Un historien chrétien libanais raconte qu'il est à la tête de la restauration d’un cimetière délabré au nom d’un bailleur de fonds new-yorkais
Un cimetière juif dans le sud du Liban envahi par les herbes folles non coupées, les barbelés, les ordures et les pierres tombales fissurées inscrites en hébreu, en arabe et en français est en cours de réhabilitation grâce à une initiative financée de façon anonyme.
La restauration du cimetière Sidon, après des décennies de négligence, est un nouveau projet financé par un expatrié libanais juif, comme l’a rapporté al-Jazeera ce dimanche.
Le cimetière est situé à la périphérie de la ville côtière et est le foyer de plus de 300 tombes dispersées sur 20 000 mètres carrés, dont certaines datant du 18e siècle.
Nagi Zeidan, un historien chrétien libanais rédigeant un livre sur les Juifs du Liban, se dit être à la tête des efforts de restauration au nom d’un donateur.
« Ce n’est pas la municipalité qui est derrière le projet, » dit Zeidan, qui utilise les registres locaux de naissance et de décès pour rechercher les membres de la communauté juive du Liban depuis 1995.
« Ceci est financé par un homme de la communauté juive ici, et j’ai été envoyé pour superviser le projet, » raconte-t-il.
« Il veut réparer toutes les pierres sur les tombes, » dit Zeidan à propos de l’homme qui finance le projet de rénovation. Le donateur, qui vit à New York et est d’origine libanaise juive, souhaite rester anonyme.
Selon Zeidan, le cimetière est d’abord tombé en ruines pendant les 15 ans de guerre civile dans le pays, lorsque les combats ont atteint la zone côtière du sud.
Il dit que les soldats israéliens ont un peu rénové le cimetière lorsque les troupes de Tsahal ont été déployées à l’intérieur du Liban en 1982. Suite à la retraite de l’armée, cependant, le cimetière a été vandalisé par des résidents locaux.
Les recherches de Zeidan indiquent que la ville méridionale était le foyer d’environ 40 familles juives, qui sont toutes parties au cours de la première guerre du Liban. Il dit que la dernière inhumation connue au cimetière Sidon date de 1985.
Après plusieurs années de travail réalisées par quelques groupes locaux, une nouvelle porte et le mur d’enceinte du site ont été récemment dévoilés.
Dans Sidon, où il y a encore des bâtiments portant les noms de familles juives comme Nigri, Hadid et Balanciano, la communauté comptait plus de 1 000 personnes en 1956, mais a complètement disparu en 1985.
Zeidan a déclaré que les Juifs ont régulièrement quitté le Liban pour Israël, le Brésil, l’Europe et les États-Unis, mais le réel exode de la communauté a commencé après la guerre des Six jours en 1967.
Zeidan dit qu’il n’a pas rencontré d’opposition de la part des autorités locales au cours de son travail de restauration. « Nous n’avons eu aucun problème jusqu’à présent, » assure-t-il. « Mais nous avons également été très discrets. Cela a été notre façon de travailler ».