Un magasin d’ustensiles de cuisine ouvert à Shabbat reçoit une amende de 280 000 shekels
Le ministre du Travail, à l'origine de cette sanction contre Millennium Marketing, répète qu’il ne laissera pas le nouveau centre commercial de Ramat HaSharon travailler le samedi

Après avoir infligé une amende de 280 000 shekels au fabricant d’ustensiles de cuisine, Millennium Marketing, pour avoir ouvert l’une de ses succursales située dans le centre commercial Seven Stars à Herzliya le jour du Shabbat, le ministre du Travail, Yoav Ben-Tzur (Shas), a averti mercredi qu’il sanctionnerait de la même manière tout magasin qui ouvrirait le jour de repos juif dans le nouveau centre commercial BIG Fashion Glilot à Ramat HaSharon.
Ce centre commercial de plein air, d’une superficie de 43 000 mètres carrés, a ouvert ses portes le 26 février dernier à grand renfort de battage médiatique pour ses boutiques et restaurants séparés par des espaces incroyablement vastes et élégants, le tout sur deux niveaux.
Selon les médias israéliens, le politicien ultra-orthodoxe a déclaré que son ministère « renforcera la surveillance et infligera des amendes à toutes les entreprises qui enfreignent la loi ».
En réponse, le chef du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a écrit sur le réseau social X que si Ben-Tzur « combat les entreprises laïques qui ouvrent le jour du Shabbat », Yisrael Beytenu « continuera à se battre pour le principe simple : vivre et laisser vivre ».
La semaine dernière, la municipalité de Ramat HaSharon, ville du centre d’Israël, avait déclaré qu’elle n’appliquerait pas les ordres de fermeture du centre commercial BIG Fashion Glilot le jour du Shabbat, malgré l’avis de son propre conseiller juridique et les menaces de boycott des chaînes du centre commercial par la communauté ultra-orthodoxe.
Des responsables politiques laïques, tant au niveau local que national, s’étaient aussitôt mobilisés pour défendre le maintien de son ouverture.
Le maire de la ville, Yitzhak Rochberger, avait affirmé que « Ramat Hasharon est une ville libre, qui respecte les modes de vie de tous ses habitants ». Il avait ajouté que son administration prendrait des mesures pour permettre au centre commercial de rester ouvert, et qu’elle entendait promouvoir « un texte politique garantissant à chacun le droit de vivre selon sa propre voie et sa propre foi ».
Sans surprise, le ministre du Travail ultra-orthodoxe avait défendu la législation en vigueur, en soutenant que « les lois sur le travail en Israël ne sont pas des suggestions, ce sont des obligations civiles destinées à préserver les droits des travailleurs. La loi sur les heures de travail et de repos est très claire : il est strictement interdit d’employer des travailleurs juifs le Shabbat sans permis spécial ».
Il avait ajouté qu’il « ne laisserait pas les grands groupes exploiter les travailleurs issus de populations vulnérables en violation de la loi. C’est pourquoi la division en charge de l’application de la loi au ministère du Travail a renforcé ses contrôles. En tant que ministre du Travail, ma politique est claire et ferme : dans un État juif, ni le Shabbat ni les droits des travailleurs ne seront bafoués. »