Un maire démissionne pour « lourdeurs administratives » et propos antisémites à son égard
Claude Cohen, 75 ans, membre LR a envoyé sa lettre de démission le 17 avril, après dix années à la tête de Mions, qui compte environ 15 000 habitants, non sans assurer une relève
Le maire de Mions, dans le Rhône, Claude Cohen (LR) a décidé de présenter sa démission, évoquant la « lourdeur administrative » et des propos antisémites à son égard, qui ont émaillé son mandat d’élu, a-t-il expliqué à l’AFP.
L’élu de 75 ans a annoncé samedi sur Facebook avoir envoyé sa lettre de démission de la fonction de maire de Mions le 17 avril.
« C’est le cumul de plusieurs choses », a-t-il souligné à l’AFP dimanche.
Il a regretté « la lourdeur administrative » à laquelle il est confronté et le manque de soutien financier de la métropole de Lyon.
Sa décision intervient notamment après le rejet courant mars, du recours gracieux déposé après que la ville a été pénalisée pour des carences en matière de logement social, a-t-il précisé.
La ville de Mions, située au sud-est de Lyon et qui compte environ 15 000 habitants, fait partie des sept communes pour lesquelles la préfecture du Rhône a repris la main en matière de logement social, après constat de carences en la matière.
Cela signifie aussi une majoration sur le prélèvement financier annuel auquel toute commune déficitaire est soumise.
Cohen s’est dit « révolté » sur ce dossier et aurait souhaité plus de compréhension des autorités face au « manque de foncier ».
Autre point, même si « ce n’est pas le principal », il a également évoqué les propos antisémites dont il a rapporté avoir été la cible au cours de son mandat. Il a été élu une première fois en 2014, puis réélu en 2020.
« C’est systématique, j’ai droit à tous les propos antisémites, qui sont parfois en dents de scie, en fonction de ce qui se passe en Israël, on m’oublie ou on m’attaque », a-t-il dit.
« Je suis tanné, j’en ai pris tellement que je me suis habitué », a-t-il confié. Il a précisé avoir déposé des plaintes qui sont restées sans suite.
Mais selon la préfecture, la gendarmerie nationale n’a pas retrouvé trace de plaintes. Si cela avait été le cas, les services de l’État auraient été aux côtés du maire, a-t-on précisé de même source.
L’élu a reçu le soutien du patron du parti LR Eric Ciotti qui lui a exprimé « toute [s]a solidarité ». « Les attaques antisémites qu’il a endurées sont intolérables. La République doit protéger ses élus de l’ignominie », s’est indigné Ciotti sur X.
« S’appeler Cohen et être une personnalité publique, c’est affronter à coup sûr des vagues d’injures et de menaces. Voilà où conduit l’antisémitisme décomplexé depuis le 7 octobre », a déploré pour sa part le président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF), Yonathan Arfi.
Cohen a précisé avoir « préparé la relève » pour sa succession. Il continuera de siéger au Conseil municipal et au Conseil de la métropole.