Un marché révoque l’amende du café ayant refusé d’ouvrir pendant Shabbat
Sarona Market annule les 3 500 shekels de pénalité mensuelle suite au tollé créé par sa décision

Suite au tollé général, un marché de Tel Aviv mercredi a révoqué une amende mensuelle de 3 500 shekels imposée à un propriétaire d’un café qui a refusé d’ouvrir son entreprise pendant Shabbat.
« S’agissant d’un lieu de responsabilité publique, la direction a décidé d’annuler l’amende, et de contacter les autorités légales compétentes pour enquêter sur la violation », indiquait une déclaration de Sarona Market, selon Ynet.
Les politiciens et les organisations religieuses avaient exprimé leur indignation après qu’un statut Facebook décriant l’amende avait été publié, ont indiqué les médias hébreux mercredi.
Ofer Leiferman, le propriétaire du café, a reçu une amende après avoir désobéi à la demande répétée de la direction de Sarona de garder le magasin ouvert sept jours par semaine.
Le propriétaire de la chaîne « Henri’s », a déclaré que bien que le contrat stipulait que l’entreprise devait rester ouverte pendant le Shabbat, il y avait une entente officieuse que la clause ne serait pas appliquée.
« Je ne vais pas être le leader d’une cause publique, ce n’est pas mon objectif. Tout ce que je veux c’est être autorisé à me reposer pendant Shabbat », a déclaré Leiferman.
Cependant, la direction de Sarona, a qualifié la fermeture de l’entreprise de « violation fondamentale du contrat de location », dans une lettre adressée au « Henri’s », a précisé le site d’informations Walla.
La cause a ensuite été largement relayée après qu’une Israélienne ait qualifié l’amende de « scandaleuse » sur Facebook.
« C’est immoral et cela me chagrine personnellement que le revenu d’une personne lui soit pris de façon injuste », a écrit Maayan Cohen Adiv sur Facebook.
Leiferman a reçu « un appui considérable » sur les médias sociaux en raison de la réaction de Maayan Cohen Adiv, a-t-il déclaré sur le site d’informations NRG.
Le propriétaire du magasin a souligné qu’il respectait ceux qui voulaient travailler pendant Shabbat, mais qu’il ne devrait pas être obligé de travailler.
Les groupes religieux et les politiciens ont vivement condamné l’amende.
« Il est absurde que le propriétaire d’une entreprise soit obligé d’avoir à payer une amende de plusieurs milliers de shekels pour jouir d’un jour de repos hebdomadaire avec sa famille », a déclaré la Coalition for Shabbat Equality, une organisation établie pour garantir que les travailleurs ne soient pas discriminés car ils prennent un congé le jour du Shabbat, le jour de repos officiel d’Israël, lorsque la Torah interdit le travail.
« Nous ne devons pas accepter une situation dans laquelle un propriétaire d’entreprise ou un travailleur est puni pour être un Juif qui demande le repos pendant Shabbat », a ajouté l’organisation.
Aryeh Deri, le ministre de l’Economie issu du parti ultra-orthodoxe Shas, a déclaré qu’en raison de l’augmentation du nombre d’entreprises restant ouvert pendant Shabbat, celles qui ont choisi de rester fermé sont susceptibles de connaître la faillite en raison de la concurrence.
« Je pense que dans un an ou deux, il n’y aura presque aucune entreprise fermée pendant Shabbat », a-t-il estimé. « L’Etat d’Israël doit décider si nous travaillons sept jours par semaine et si nous voulons faire disparaître les petites entreprises ».
Le député Eliezer Menahem Moses, de Yahadout HaTorah, a rejoint le concert des condamnations, en affirmant que c’est « une honte et un scandale que les entreprises de l’Etat juif doivent rester ouvert durant Shabbat, quand il y a seulement quelques décennies, des Juifs ont donné leur vie pour fermer des magasins [à Shabbat] en dépit des décrets gouvernementaux en Europe ».
Jérusalem prévoit d’appliquer une interdiction sur l’ouverture des magasins du centre-ville après que Shabbat ait commencé. Au moins un propriétaire d’une entreprise a promis de ne pas tenir compte du nouveau décret. La chef du parti de gauche Meretz crie à la discrimination.
Cette politique, qui devrait rentrer en vigueur le 5 septembre, est considérée comme un compromis pour permettre à un nouveau complexe de cinéma à Jérusalem d’ouvrir pendant Shabbat.