Un membre d’extrême droite de la coalition Netanyahu dit qu’il « pose problème »
Selon le député Ohad Tal, les chefs de la coalition et de l'opposition sont responsables du "plus grand échec de toute l'histoire d'Israël" et il faudra de nouveaux "chefs"
Les chefs de la coalition et de l’opposition sont responsables des problèmes actuels d’Israël, et les électeurs israéliens pourraient bien « vouloir de nouveaux dirigeants » après la guerre, a déclaré cette semaine au Times of Israël un tout nouveau député du parti d’extrême droite HaTzionout HaDatit.
Interrogé dans ses bureaux de la Knesset ce lundi, le député Ohad Tal a fait valoir que tous ceux qui ont été Premier ministre, ministre de la Défense ou chef d’État-major de Tsahal ces dix dernières années – « à commencer par Netanyahu, bien sûr » – avaient contribué au « plus grand échec de toute l’histoire d’Israël ».
« Je ne suis pas certain que Netanyahu soit le seul et unique problème », a-t-il dit. « Je pense qu’aujourd’hui, la direction actuelle, toute la direction actuelle, pose problème. Je pense que Yaïr Lapid pose problème. Je pense que Benny Gantz pose problème. Je pense que Netanyahu pose problème. »
Il a précisé que ses propos ne s’appliquaient pas à l’actuel ministre des Finances, Bezalel Smotrich, président du parti HaTzionout HaDatit, qui « n’a en rien contribué » à la définition de la politique de sécurité nationale et qui, selon Tal, n’est pas responsable de « l’effondrement de tous les principes de sécurité ».
Ex-directeur adjoint de World Mizrachi et secrétaire général de World Bnei Akiva, Tal a été élu à la Knesset au titre de la liste HaTzionout HaDatit en 2022.
Il est actuellement président de la Commission des projets publics, ainsi que du Caucus pour le renforcement de la sensibilisation à la victoire israélienne, bloc parlementaire d’extrême droite favorable à une capitulation totale des Palestiniens.
Interrogé à propos de la récente déclaration du président d’Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, selon laquelle la droite, pour rester au pouvoir, n’a d’autre choix que de se trouver un nouveau leader, Tal a déclaré : « Tout le monde sait » que gagner la guerre prendra du temps.
Par ailleurs, « nombreux sont ceux au sein du Likud et d’autres partis, y compris dans l’opposition, conscients du fait que les dirigeants actuels ne seront pas ceux qui dirigeront le pays dans les prochaines années », a-t-il ajouté, reprochant aux politiciens de tout bord d’être « plus intéressés par le fait de se battre qu’à faire en sorte d’écouter le peuple ».
« Je pense qu’il va y avoir de grands changements dans la politique israélienne ces prochaines années », a-t-il prédit.
Dans la foulée de l’attaque du 7 octobre dernier, la confiance dans le gouvernement est tombée à un niveau que l’Institut israélien de la démocratie a qualifié de plus bas depuis 20 ans. Selon un sondage publié par ce think tank de Jérusalem le mois dernier, plus des deux tiers des Israéliens pensent que des élections devraient avoir lieu dès que la guerre contre le Hamas sera terminée.
Selon un sondage publié dimanche, si des élections avaient lieu aujourd’hui, soit trois mois et demi après le début de la guerre contre le Hamas à Gaza, le parti Kakhol lavan du ministre Benny Gantz serait bien placé pour former une coalition, l’emportant sur Benjamin Netanyahu.
« La guerre a prouvé on ne peut plus clairement qu’en fin de compte, les gens peuvent se battre les uns contre les autres, mais qu’ils sont aussi prêts, une minute plus tard, à donner leur vie pour autrui », a ajouté Tal.
La réalité est que les Israéliens « sont prêts à faire des compromis. Trouver le moyen de vivre ensemble nous intéresse davantage que de nous affronter les uns les autres. Cela ne veut pas pour autant dire que nous allons abdiquer nos opinions ».
« Quand je parle de cette nouvelle cohésion, cela ne revient pas à dire : ‘On annule tous les débats que nous avons eus.’ Nous sommes Juifs. Nous nous sommes affrontés hier, nous nous affrontons aujourd’hui et nous nous affronterons encore demain, c’est certain », a ajouté Tal. « Mais je crois que la plupart des gens ne sont pas prêts à permettre que les médias, les politiciens, tous ceux qui ont des priorités bien particulières l’emportent et nous ramènent là où nous nous trouvions le 6 octobre. »