Un ministre de l’AP fustige « l’immobilisme » de la communauté internationale
Riyad al-Maliki a exhorté des responsables politiques et économiques venus du Moyen-Orient et d'Europe à forcer le changement afin d'obtenir une solution à deux Etats
La communauté internationale doit sortir de son immobilisme et forcer le changement afin d’obtenir une solution à deux Etats entre Israéliens et Palestiniens, a affirmé vendredi à Rome le ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne Riyad Al-Maliki.
« Les Palestiniens attendent toujours que la communauté internationale résolve le problème qu’elle a elle-même créé », avec la création de l’Etat d’Israël, a affirmé M. Al-Malki, devant la quatrième édition de la conférence MED 2018, consacrée à la Méditerranée.
Le problème est toujours là, « il est là en chacun de vous, et malheureusement personne d’entre vous ne prend les mesures crédibles, sérieuses et responsables pour résoudre le problème », a-t-il déploré devant un parterre de responsables politiques et économiques venus du Moyen-Orient et d’Europe.
M. Al-Maliki a regretté de ce point de vue l’engagement de l’administration du président américain Donald Trump aux côtés d’Israël, jugeant que c’était un choix « contre l’histoire et contre la justice ».
Mais le problème, a-t-il ajouté, c’est que le reste du monde, l’Europe en particulier, n’est pas prêt à prendre ses responsabilités.
« Si les Américains ne sont pas prêts à faire quelque chose, l’Europe devrait le faire », a-t-il affirmé, jugeant que l’Union européenne devait de ce point de vue « pousser au changement » et encourager la tenue d’une conférence de paix internationale.
Le président de la Knesset, Yuli Edelstein, s’est montré de son côté plutôt réservé sur les chances de succès d’une telle conférence.

« Si l’idée d’un processus de paix, c’est encore une théorie autour de deux leaders courageux se serrant la main et signant un accord, alors ça ne marche pas », a-t-il assuré devant cette conférence qui a lieu chaque année depuis quatre ans à Rome.
Et la seule manière de revenir à une situation dans laquelle « nous pourrons faire quelque chose de positif, c’est la coopération » entre Israéliens et Palestiniens, dans « des domaines concrets », de l’industrie à la gestion de l’eau par exemple, a expliqué M. Edelstein.
« Nous n’avons pas besoin d’un grand accord global pour faire de la coopération », a-t-il insisté.
Le ministre palestinien des Affaires étrangères a également insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de « protéger » la solution dite à deux Etats entre Israéliens et Palestiniens, seule option possible, sauf à encourager un « apartheid » entre ces deux peuples.
Une solution à un Etat encouragerait Israël à développer deux systèmes, l’un pour les Israéliens, l’autre pour les Palestiniens, comme c’est déjà le cas par exemple pour le réseau routier, a estimé le ministre, sans donner d’autres détails.