Un ministre rejette la responsabilité de la fusillade de Washington sur Yair Golan
Le chef de file de la gauche israélienne a renvoyé l'accusation, estimant que c'est la rhétorique du gouvernement « qui alimente l'antisémitisme et la haine d'Israël » et met en danger les Juifs dans le monde

Le ministre du Patrimoine d’extrême-droite, Amichay Eliyahu, a attribué la fusillade survenue mercredi soir aux États-Unis, qui a tué deux employés de l’ambassade d’Israël à Washington, au chef du parti de gauche Les Démocrates, Yair Golan, qui a déclaré cette semaine qu’Israël « tue des bébés par hobby » et qui a ensuite précisé faire référence à des déclarations de politiciens qui légitimeraient de tels meurtres.
« Les calomnies de Yair Golan sont reprises par les nazis et les partisans de la haine d’Israël dans le monde entier », a écrit Eliyahu sur X. « Nous en payons aujourd’hui le prix avec l’attentat terroriste meurtrier de Washington et l’histoire nous enseigne que nous en paierons encore plus à l’avenir. Yair, le sang des employés de l’ambassade est sur tes mains et sur celles de tes amis. »
Les anathèmes lancés contre Yair Golan ont été repris par le ministre d’extrême-droite Itamar Ben Gvir, le ministre des Affaires de la diaspora, Amichai Chikli et d’autres.
De son côté, le chef des Démocrates a présenté ses condoléances aux familles de Yaron Lischinsky et Sarah Milgrim, les deux victimes de la fusillade, avant de rétorqué à Eliyahu que c’est la rhétorique des ministres du gouvernement, y compris des partisans du rabbin raciste Meir Kahane, a ouvert la voie à l’attentat — et non la sienne.
« Le gouvernement de Kahane Chai » — en référence au parti Kach de Kahane qui a été interdit dans les années 1980 — « est celui qui alimente l’antisémitisme et la haine d’Israël, et le résultat est un isolement diplomatique sans précédent et un danger pour chaque Juif en tout point du globe », a affirmé Golan.
Il s’est engagé à remplacer le gouvernement et à « rétablir la sécurité pour tous les Juifs, en Israël et partout dans le monde ».
Suite à ces échanges tendus entre les deux hommes politiques, le président Isaac Herzog a appelé les Israéliens et les responsables politiques à ne pas politiser la fusillade de Washington.
« Lorsqu’il s’agit du meurtre ignoble à Washington, les opinions politiques nationales israéliennes n’ont aucune importance », a écrit Herzog sur X, affirmant que le tireur, identifié comme Elias Rodriguez, avait entrepris de commettre « un acte criminel terroriste au nom de l’antisémitisme et d’une haine profonde ».

« En ce matin triste et difficile d’une attaque terroriste très grave, et à un moment où l’État d’Israël est confronté à de nombreuses menaces, je lance un appel au public en Israël : Cessez de vous livrer à de viles querelles. Je vous demande de comprendre l’ampleur de votre responsabilité en ce moment, de modérer vos déclarations et de ne faire que ce qui contribue à renforcer l’État d’Israël et à soutenir les communautés juives dans le monde entier », a ajouté Herzog.