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Un monument historique en hommage au pionnier de la NBA

Natif d’Ukraine, Eddie Gottlieb a contribué à la fondation de l’équipe légendaire de basketball, l’Association club hébraïque de Philadelphie du Sud, plus connue sous son acronyme ‘Sphas’

Le propriétaire, Eddie Gotlieb, célèbre la victoire de l’équipe Philadelphia Warriors au championnat de la NBA 1955-6 (Crédit : Autorisation de la NBA)
Le propriétaire, Eddie Gotlieb, célèbre la victoire de l’équipe Philadelphia Warriors au championnat de la NBA 1955-6 (Crédit : Autorisation de la NBA)

Philadelphie (JTA) – Celeste Morello n’est pas juive. Elle n’est pas non plus une fan de sport et n’a jamais assisté à un match de basket-ball professionnel. Mais c’est bien sa passion pour l’histoire, et celle de Philadelphie en particulier, qui l’a conduite à réclamer la reconnaissance pour le pionnier du basketball, Eddie Gottlieb.

Une revendication satisfaite puisque la Commission de l’histoire et des musées de Pennsylvanie a approuvé la semaine dernière la requête de Morello. Gottlieb, membre du Naismith Memorial Basketball Hall of Fame, sera inscrit au patrimoine historique de la ville.

Une stèle bleue frappée de caractères couleur jaune va être érigée à Philadelphie, là où Gottlieb a vécu la majeure partie de sa vie. La ville où Morello a également élu résidence.

Natif de Kiev, en Ukraine, Gottlieb fut le fondateur, joueur et entraîneur de l’une des plus célèbres équipes de l’histoire du basket-ball : la South Philadelphia Hebrew Association (l’Association hébraïque de Philadelphie du Sud), également connue sous son acronyme « Sphas ».

Dans les années 1940, les Sphas, composés en grande majorité de joueurs de confession juive, ont remporté dix championnats dans trois ligues. Ligues qui se sont regroupées dès 1949 dans l’Association Nationale de Basketball. La NBA pèse aujourd’hui plusieurs milliards de dollars.

Après la période Sphas, Gottlieb devient entraîneur et propriétaire des Philadelphia Warriors (Golden State Warriors aujourd’hui) entre 1946 et 1962. Pendant un quart de siècle, il préside le Comité chargé des règles de la NBA, et dresse le calendrier des matchs de la ligue à l’aide d’un stylo et de feuilles de papier.

Gottlieb rejoint sa dernière demeure en 1979, à l’âge de 81 ans. Il est par la suite admis au panthéon du basketball, le Basketball Hall of Fame de Springfield, dans le Massachusetts, à l’International Jewish Sports Hall of Fame à Netanya, en Israël ; ainsi qu’au Philadelphia Jewish Sports Hall of Fame.

Si une plaque commémorative a bien été placée l’an dernier rue North Broad, où se situe l’Hôtel Broadwood qui a accueilli plusieurs matchs à domicile pour le compte des Sphas, Gottlieb « aura désormais sa propre stèle », a déclaré Morello.

Dans une lettre adressée à la Commission de l’histoire et des musées de Pennsylvanie datée du 26 septembre dernier, le commissaire de la NBA de l’époque, David Stern, soutient l’initiative de Morello. Selon lui, Gottlieb reste « un leader et un pionnier dès les débuts du basket-ball professionnel aux Etats-Unis ».

L’héritage de Gottlieb, écrit Stern, inclut la signature de joueurs historiques tels que Wilt Chamberlain, Joe Fulks ou Paul Arizin, la supervision de l’adoption de la règle des 24 secondes pour les tirs, son rôle de conseiller auprès de trois commissaires  de la NBA – « un témoignage de sa connaissance inégalable de l’institution » – ainsi que le trophée Rookie of the Year qui porte le nom de Gottlieb .

« Peu d’hommes ont davantage contribué au basket-ball, et surtout au développement de la NBA au cours de ses premières années, qu’Eddie Gottlieb « , affirme Stern.

Les sites éventuels susceptibles d’accueillir la stèle commémorative, poursuit Morello, sont l’angle de la rue Broad et de l’avenue Snyder, à l’extérieur du lycée Philadelphie du Sud d’où Gottlieb sort diplômé en 1916, mais aussi la 45e rue et la Market rue, le site de l’arène des Philadelphia Warriors.

Le montant estimé pour la création et l’installation d’une stèle en fonte d’aluminium au sommet d’un poteau en acier s’élève à 2600 dollars, explique-t-elle.

Mike Bass, vice-président exécutif de la NBA en charge de la communication, a assuré jeudi que la ligue contribuera à son financement.

La NBA «se réjouit qu’un monument historique lui rende hommage», soutient Bass. Et de poursuivre : « Chaque fois que nous pouvons participer à la reconnaissance des grandes contributions faites à notre jeu, nous apprécions et saisissons l’occasion. »

Harvey Pollack, directeur de l’information statistique pour les 76ers de Philadelphie et un proche de Gottlieb depuis l’époque des Warriors, avait approché les 76ers et la NBA afin de  recommander l’installation d’un monument en hommage à Gottlieb.

Celeste Morello, la femme qui a permis en définitive la concrétisation du projet est historienne, auteure d’ouvrages et articles sur le crime organisé.

Sur les quelque quarante monuments historiques que ses efforts auront contribué à faire émerger, Gottlieb sera le troisième Juif américain (après le patriote de la guerre d’indépendance Haym Salomon et le rabbin Israël Goldstein) et la cinquième figure sportive (avec Connie Mack, Roy Campanella, Shibe Park et un joueur de base-ball afro-américain).

« A mes yeux, [Gottlieb] est un juif américain qui obtient une stèle à sa mémoire, et les Juifs américains sont sous-représentées dans les monuments historiques de Philadelphie », raconte Morello, catholique de confession. « Je crois au plus profond de moi que les juifs ayant réalisé ce qu’Eddie Gottlieb a fait devraient être honorés à travers des monuments historiques. Quand vous évoquez Gottlieb, vous signifiez réalisation. Je suis heureuse qu’il l’ait obtenu. »

Morello a réussi à faire remonter ses origines au 17ème siècle en Sicile. Ses recherches généalogiques indiquent que ses ancêtres étaient Juifs avant d’être forcés de se convertir à l’époque de l’Inquisition espagnole.

« Je ne suis pas de confession juive, mais je suis de lignée juive », avoue-t-elle.

D’un point de vue historique, ces monuments constituent aux yeux de Morello un hommage au passé pour quiconque est disposé à les contempler.

« Ces monuments sont une forme d’histoire publique», conclut Morello.

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