Un musicien israélien d’inspiration indienne loue le divin avec « Hallel »
Shay Ben Tzur, qui a collaboré avec Johnny Greenwood de Radiohead, présente son nouvel album à Jérusalem
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Au fil des ans, le musicien Shay Ben Tzur a collaboré (et s’est produit) avec Johnny Greenwood de Radiohead, a composé de la musique sacrée avec des Indiens soufis pendant vingt ans, et est maintenant de retour en Israël à la recherche d’un autre type de chemin spirituel et musical.
Son nouveau projet s’intitule « Hallel » – terme en hébreu pour louange. Ben Tzur et ses partenaires musicaux interpréteront des morceaux de ce nouvel album fort de sons et de mots spirituels le 13 juillet à la Maison de la Confédération de Jérusalem, sous la direction d’Efi Banaya.
« Ma musique est loin du courant dominant », a déclaré Ben Tzur, même lorsqu’il a travaillé avec Greenwood de Radiohead pour créer l’album « Junun », acclamé par la critique et dont le processus d’enregistrement a été filmé par le réalisateur Paul Thomas Anderson.
« Johnny a sa musique, qui est incroyable et dont certaines chansons sont emblématiques en termes de succès, mais il fait aussi des collaborations musicales très intéressantes et stimulantes », a déclaré Ben Tzur.
L’expérience est similaire avec « Hallel » et le concert de Jérusalem, que Ben Tzur interprétera avec Ben Eilon, un percussionniste qui a passé du temps au Sénégal à travailler avec des rythmes africains.
« C’est une grande source d’inspiration pour moi et une saveur complètement différente de la musique indienne, mais il [Ben Eilon] est capable de comprendre le rythme indien et de l’adapter à son type de tambour », a déclaré Ben Tzur.
À l’instar des autres œuvres de Ben Tzur, « Hallel » propose une orientation musicale différente, inspirée par les 20 années qu’il a passées en Inde, à composer et à jouer avec son groupe du Rajasthan.
De nombreux collègues de Ben Tzur étaient des musiciens traditionnels d’origine soufie, qui pratiquent des rituels spirituels en musique.
C’est un monde qui a inspiré Ben Tzur et auquel il aspire toujours.
Ben Tzur et son épouse, qui est Indienne, sont revenus en Israël pendant la pandémie de COVID. Et bien qu’ils soient retournés en Inde depuis, ce sentiment de distance l’a poussé à explorer différents types de musique et à inclure l’hébreu dans ses poèmes en ourdou et en hindi, deux langues qu’il maîtrise.
Ben Tzur souhaitait également explorer les différences entre la musique indienne et la musique occidentale.
L’utilisation de l’harmonie tend à être moins prononcée dans la musique indienne, ce qui l’a poussé à rechercher des sons différents et des chansons qui penchent vers l’esthétique indienne.
Il a commencé à jouer avec une « boucle » – une section répétitive de matériel sonore – ainsi qu’avec différentes phrases répétitives, les utilisant pour déployer la musique du « Hallel », avec des mots et des motifs spirituels qui canalisent « les conversations intérieures avec le divin », a déclaré Ben Tzur.
Au fur et à mesure de l’enregistrement, Ben Tzur a pensé à enregistrer ces nouveaux sons dans un espace différent, afin de donner une impression de dynamisme ; l’église Augusta Victoria de Jérusalem s’est prêtée au jeu.
« J’adore m’asseoir dans les églises. J’aime ce genre de silence, la façon dont une flûte sonne dans une église », a-t-il déclaré. « J’ai eu la chance qu’ils me laissent utiliser leur espace sacré pour chanter des chansons qui me sont sacrées, des chansons qui s’approchent du divin d’une manière qui va au-delà de la religion, et en hébreu. Cela m’a semblé très profond. »
Le projet a été filmé dans l’église par Ben Kirschenbaum, qui en a fait un film permettant aux spectateurs de ressentir l’intensité de la musique et de la poésie en une fois, a déclaré Ben Tzur.
« Lorsque vous faites quelque chose qui attire les gens qui sentent que cela les charge [en énergie], cela vous charge en retour », a-t-il déclaré.
Les billets pour le concert de Shay Ben Tzur, le 13 juillet à la Maison de la Confédération, à Bimot sont disponibles ici.