Un néo-nazi accusé de dégradations sur une synagogue du Michigan
Nathan Weeden et ses complices auraient projeté de mener une opération antisémite nommée « Opération Nuit de Cristal »
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
Un suprémaciste blanc a été arrêté et inculpé, jeudi, pour la profanation de synagogues, dans le Michigan, par l’apposition de symboles nazis. Le projet de l’homme et de ses complices portait le nom d’« Opération Kristallnacht ».
Nathan Weeden, 23 ans, a été accusé par un tribunal fédéral de complot et dégradation de biens religieux pour des faits remontant à 2019.
Weeden aurait ainsi vandalisé la synagogue Jacob, à Hancock, Michigan, avec l’aide de ses complices Richard Tobin et Yousef Barasneh. Weeden est accusé d’avoir profané la synagogue en y inscrivant des croix gammées et des symboles associés à « la Base », organisation suprémaciste blanche auquel les hommes appartiennent.
Les suspects, emmenés par Tobin, avaient évoqué la profanation de biens associés aux Juifs et aux Noirs américains sur une plate-forme de messagerie cryptée.
Ils avaient donné à leur projet d’attaque coordonnée le nom d’« Opération Nuit de Cristal », a précisé le ministère de la Justice. Kristallnacht, qui signifie « La nuit des vitrines brisées », fait référence au programme nazi qui, dans l’Allemagne et l’Autriche de 1938 a sonné le début de la Shoah.
Tandis que le bilan officiel des victimes de cette Nuit de Cristal s’établit à 90 d’après les chiffres communiqués par le IIIe Reich, les historiens contemporains ont estimé qu’au moins 3 000 personnes ont été assassinées au cours de ces terribles pogroms. Des milliers de Juifs, morts plus tard dans les camps, ont également été déportés lors de cette nuit. De nombreux autres se sont suicidés.
L’objectif des suspects était « de blesser, opprimer, menacer et intimider les citoyens non blancs et juifs des États-Unis » et de les empêcher d’exercer leurs droits constitutionnels.
Selon l’acte d’accusation, Tobin aurait dit à ses complices de « se concentrer sur les principaux éléments anti-blancs », parmi lesquels les « entreprises juives ».
« Cassez des vitrines, lacérez des pneus, laissez le symbole de notre révolution partout où vous passez, et brûlez ce que vous voulez », avait-il écrit, ajoutant : « Prenez-vous en aux lemmings vulnérables, aux traîtres et à leurs marionnettistes juives. »
Les membres du groupe auraient répondu : « Sieg Heil ».
Quelques jours plus tard, Weeden laissait des tags de croix gammées et autres symboles suprémacistes blancs sur les murs de la synagogue Jacob, et Barasneh faisait de même, mais sur une synagogue du Wisconsin.
Quelque temps plus tard, Weeden avait écrit sur le groupe : « Je l’ai fait ! Ça s’est bien passé! Il y a eu des articles !! »
Originaire du New Jersey, Tobin avait été interpellé deux mois après les faits, dès novembre 2019.
Le FBI, le Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives et la police avaient mené l’enquête.
Weeden encourt pour le complot une peine maximale de 10 ans d’emprisonnement assortie d’une amende de 250 000 dollars, auxquelles s’ajoutent un an de prison et une amende de 100 000 dollars au titre du second chef d’accusation.
En juin, des agents du FBI ont interpellé un homme originaire du Michigan soupçonné de vouloir mener un attentat dans une synagogue.
Selon les informations de l’Anti-Defamation League (ADL), les incidents antisémites ont augmenté aux États-Unis ces dernières années.
En 2022, il y aurait eu 3 697 incidents antisémites signalés aux États-Unis en 2022, ce qui constitue un record.
L’utilisation de croix gammées et de messages antisémites suprémacistes blancs ne cesse de se répandre, et les institutions juives, au premier titre desquelles les synagogues, ont été harcelées et prises pour cibles dans 589 des cas, soit une hausse de 12 % par rapport à 2021.