Un nouveau parc national axé sur un site préhistorique ouvre ses portes en Israël
Le parc national d'Ubeidiya, près du lac de Tibériade, abrite une cache d'outils en pierre datant de 1,6 million d'années et des ossements d'animaux chassés, dont beaucoup ont depuis disparu
Un nouveau parc national – le parc national d’Ubeidiya, situé dans la vallée du Jourdain, juste au sud du lac de Tibériade – a officiellement ouvert ses portes au public à l’issue d’une cérémonie d’inauguration qui s’est déroulée jeudi.
Le parc s’articule autour du site préhistorique d’Ubeidiya, qui abrite depuis 1,6 million d’années les outils de pierre des premiers hommes et les ossements des animaux qu’ils chassaient, pour la plupart aujourd’hui disparus.
Le site, découvert par hasard en 1959 par Izzy Merimsky, un habitant des environs et guide de la nature qui était présent lors de l’inauguration jeudi, est « un site archéologique d’importance mondiale pour la recherche sur l’histoire humaine – le plus ancien du pays et l’un des plus anciens du monde en dehors de l’Afrique », a déclaré l’Autorité israélienne des Antiquités (IAA) dans un communiqué de presse.
Le site a été largement abandonné après les dernières fouilles en 1999, mais un regain d’intérêt a conduit à la création du parc national, qui s’inscrit dans le cadre d’un effort plus large visant à faire de la région du cours inférieur du Jourdain, après des années de négligence, une destination moderne pour la natation, les loisirs et le tourisme, selon le communiqué de presse.
Les fouilles à Ubeidiya ont révélé « des restes d’homininés précoces, des outils en silex, en calcaire et en basalte », ainsi que « des preuves de la présence de nombreuses espèces sauvages, dont des girafes, des jaguars et des hippopotames, et d’espèces disparues comme les mammouths et les tigres à dents de sabre », a déclaré l’IAA.
La cérémonie d’inauguration ouvre officiellement le parc au public, mais ne représente que la première de plusieurs phases de développement prévues pour la région. Lors de la prochaine phase, le site de fouilles d’origine devrait être accessible aux visiteurs.
Le site d’Ubeidiya est l’un des plus anciens sites préhistoriques connus en dehors de l’Afrique. Il comporte trente couches géologiques qui contiennent des traces d’activité humaine, ce qui le rend essentiel pour comprendre le développement de l’humanité primitive et les premières migrations hors d’Afrique, bien que peu de restes humains y aient été trouvés.
« L’excellente préservation des découvertes matérielles du site permet de recréer les premières conditions écologiques de la vallée du Jourdain », ont déclaré les chercheurs Omry Barzilaï, de l’IAA et de l’Université de Haïfa, et Miriam Belmaker, de l’Université de Tulsa.
« On y trouve une sélection unique d’espèces, dont la plupart sont éteintes, et une faune africaine qui côtoie des espèces européennes. Les outils en silex et en pierre d’Ubeidiya ont permis à ses habitants d’accomplir leurs activités quotidiennes – dépeçage et découpe de carcasses d’animaux, transformation d’aliments végétaux, etc. Ils sont représentatifs de la culture acheuléenne et comprennent des haches à main, des grattoirs, des outils de coupe, des sphéroïdes et des polyèdres », notent les chercheurs.
Le nouveau parc national d’Ubeidiya, situé près du kibboutz Bet Zera, comprend également le site archéologique voisin de Tell Ubeidiya, un site archéologique à plusieurs niveaux qui était une ville fortifiée mentionnée dans la Bible et, selon certains chercheurs, dans une inscription sur une stèle de l’Égypte ancienne du pharaon Merneptah.