Un nouveau traitement cardiaque sans chirurgie disponible en Israël
Les embolies pulmonaires incurables par voie médicamenteuse pourront l’être par une nouvelle méthode peu invasive, disponible à l’hôpital Hadassah de Jérusalem
Les médecins de Jérusalem peuvent désormais obtenir les mêmes résultats qu’avec une chirurgie à cœur ouvert, sans les risques et les contraintes de cette procédure très invasive.
Agé de 69 ans, Michael Galbard a récemment été transporté d’urgence au centre hospitalier Hadassah pour une embolie pulmonaire, caractérisée par un caillot de sang qui se déplace vers une artère pulmonaire où il bloque le flux sanguin.
L’embolie pulmonaire aiguë est une cause fréquente de décès cardiovasculaire, la troisième cause la plus fréquente aux États-Unis, après la crise cardiaque et l’accident vasculaire cérébral.
L’état de Galbard était trop grave pour l’option médicamenteuse -il aurait fallu attendre que les médicaments agissent et dissolvent le caillot -, et il avait déjà subi un traumatisme thoracique, ce qui signifiait que d’autres traitements seraient trop risqués.
« Par le passé, nous n’aurions pu l’aider qu’en pratiquant une chirurgie à cœur ouvert, mais là, nous avions une autre option », explique au Times of Israel le Dr David Planer, directeur du département de cathétérisme de Hadassah.
« Nous aurions dû ouvrir le thorax, mettre le patient sur respirateur et nettoyer les artères en interrompant la circulation. Nous aurions alors aspiré les caillots et recousu le patient, procédure lourde qui comporte des risques pour un patient déjà dans un état grave. »
A la place, Planer et ses collègues ont retiré les caillots sans chirurgie en employant une nouvelle méthode américaine, unique en son genre en Israël selon eux.
Deux semaines après, Galbard est en convalescence chez lui et il a accepté que son histoire soit publiée.
Cette nouvelle méthode devrait permettre de venir en aide à un plus grand nombre de patients.
« Nous avons utilisé une aiguille et un petit tube pour entrer par l’aine, puis nous avons élargi le point d’accès pour insérer un tube de huit millimètres d’épaisseur », explique Planer.
« Ce tube est allé jusqu’au ventricule droit, puis à l’artère pulmonaire, où se trouvaient les caillots. »
« Nous avons aspiré les caillots, puis filtré le sang là où il y avait des caillots, afin de pouvoir restaurer la circulation d’un sang totalement propre. »
Ils ont utilisé FlowTriever, tout premier système d’aspiration de caillots approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis.
« C’était une procédure très difficile et sensible, effectuée sur un patient dans un état grave. Je me réjouis de cette première en Israël », ajoute-t-il.
« C’est une vraie révolution dans le domaine des cathéters cardiaques, technologie qui nous permettra à l’avenir de sauver la vie de nombreux patients. »
Une étude évaluée par des pairs, publiée en novembre sur FlowTriever, indique que si les médicaments sont depuis longtemps le pilier du traitement des embolies pulmonaires, les cas complexes « nécessitent souvent une approche plus agressive et immédiate ».
Les médicaments sont parfois administrés directement au niveau des caillots à l’aide d’un long cathéter, mais cela peut provoquer des saignements chez les patients à haut risque.
L’étude, publiée par des chercheurs indépendants du fabricant de la nouvelle méthode, suggère que la nouvelle approche est « sensiblement plus sûre » que les médicaments par voie orale et par cathéter.