Un officier de haut rang de l’UE critiqué pour avoir commenté un post révisionniste
"Toutes les formes de négationnisme et de distorsion de l'Holocauste sont totalement inacceptables. La haine n'a pas sa place dans l'UE", a déclaré l'Union européenne
L’ancien chef d’état-major de l’armée autrichienne Robert Brieger, désormais président du Comité militaire de l’Union européenne, est sur la sellette pour avoir posté un commentaire sur un compte Facebook révisionniste, Bruxelles disant jeudi « prendre l’affaire très au sérieux ».
Le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell « a demandé des clarifications supplémentaires », a déclaré au cours d’un point presse Nabila Massrali, la porte-parole de la Commission européenne.
« Toutes les formes de négationnisme et de distorsion de l’Holocauste sont totalement inacceptables. La haine n’a pas sa place dans l’UE », a-t-elle insisté.
Selon des informations révélées par le quotidien autrichien Der Standard, le général a approuvé en novembre 2023 le post d’un ancien policier relayant depuis des années des thèses complotistes, accompagné de photos de camps de prisonniers de guerre gérés par les Alliés.
Sur un site internet précédemment partagé par cet internaute, « il est affirmé que des morts allemands y auraient été déterrés et présentés comme des cadavres juifs afin de manipuler le nombre des victimes de l’Holocauste », écrit le journal.
Selon une capture d’écran, Robert Brieger avait estimé dans un commentaire sous les photos qu’il s’agissait d’un « chapitre passé sous silence de l’histoire des vainqueurs ».
Ce militaire de 67 ans a reconnu dans des déclarations parues par la presse que cette contribution pouvait être « interprétée de manière équivoque » et affirmé s’être désabonné de ce compte.
« Je n’étais pas au courant du fait que des prises de position révisionnistes et antisémites avaient été partagées sur la page Facebook en question, que je rejette catégoriquement et dont je me distancie clairement et sans équivoque », a-t-il écrit.
Dans la foulée, la ministre autrichienne de la Défense, la conservatrice Klaudia Tanner, a apporté son soutien à un homme « fiable et responsable ».
« Nous attendons les conclusions de Bruxelles », a dit jeudi à l’AFP une porte-parole du ministère.
Ce général avait été nommé chef d’état-major de l’armée autrichienne en 2018, lorsque le parti d’extrême droite FPÖ, fondé par d’anciens nazis, dirigeait le ministère de la Défense.
Récemment, son nom était aussi apparu dans des échanges sur internet entre deux responsables de cette formation politique à cette époque, rendus publics en raison d’affaires judiciaires.
Robert Brieger a pris en 2022 la tête du Comité militaire de l’Union européenne (CMUE). Cet organe militaire le plus élevé au sein du Conseil de l’UE assume la direction de toutes les activités militaires de l’UE.