Un organe de surveillance demande à Meta de maintenir l’interdiction du terme « chahid »
Le directeur de Combat Antisemitism Movement dénonce la recommandation de Meta permettre le terme comme un « feu vert à la glorification du meurtre »
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Un important organisme de surveillance de l’antisémitisme a dénoncé jeudi la recommandation du conseil de surveillance de Meta Platforms d’autoriser l’utilisation du terme arabe chahid, ou martyr, sur Facebook, Instagram et d’autres plates-formes.
« Le mot chahid est un terme honorifique pour les meurtriers. La recommandation du Conseil de surveillance de Meta pourrait être considérée comme un feu vert à la glorification du meurtre », a indiqué Sacha Roytman Dratwa, directeur général du Combat Antisemitism Movement, dans un communiqué.
Cette déclaration fait suite à la recommandation formulée il y a deux jours par le conseil d’administration de Meta Platforms, la société qui possède et exploite Facebook et Instagram, entre autres services, de lever l’interdiction de ce terme à l’issue d’un examen qui a duré un an.
À l’heure actuelle, Meta supprime toute publication qui utilise le terme « chahid » pour désigner des personnes figurant sur sa liste des « organisations et individus dangereux », sur laquelle figurent des membres d’organisations terroristes islamistes.
« Nous demandons à Meta de ne pas appliquer cette recommandation profondément problématique et de continuer à supprimer le mot ‘chahid’, qui est majoritairement utilisé pour glorifier le terrorisme et les effusions de sang », a précisé Roytman Dratwa.
« Meta fonctionne sur l’hypothèse que la censure pouvait améliorer la sécurité, mais la réalité montre que la censure peut marginaliser des groupes entiers sans pour autant améliorer la sécurité », a indiqué la coprésidente du Conseil de surveillance, Helle Thorning-Schmidt, dans un communiqué.