Un Palestinien condamné à la prison à vie pour le meurtre d’Esther Horgen
Le tribunal a aussi condamné Mohammed Kabha à verser plus de trois millions de shekels à la famille de sa victime franco-israélienne

Un Palestinien a été condamné dimanche à la réclusion à perpétuité par un tribunal militaire israélien pour le meurtre avec préméditation d’une Franco-israélienne en 2020 en Cisjordanie, a indiqué l’armée israélienne.
« Mohammed Kabha, qui a été inculpé à la suite de ses aveux et reconnu coupable du meurtre avec préméditation d’Esther Horgen le 20 décembre 2020 a été condamné à la prison à vie », a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué.
Faisant part de sa décision, le tribunal a fait savoir que « ce dossier choque l’âme » et a qualifié le meurtre commis par Kabha de « malheur inconcevable ».
Arrêté par les forces de sécurité israéliennes quelques jours après le meurtre, Mohammed Kabha avait reconnu avoir tué cette Franco-israélienne à coups de pierre.
Le corps d’Esther Horgen avait été retrouvé portant des marques de coups dans une forêt près de la petite implantation israélienne de Tal Menashé, dans le nord de la Cisjordanie.

Esther Horgen, née Brigitte Attelan, 52 ans et mère de six enfants, avait immigré de France en Israël dans les années 1980.
« Le terroriste est arrivé à la forêt de Rehan et, en voyant Esther Horgen, a décidé de l »assassiner, il s’est alors approché d’elle et l’a frappée à la tête à plusieurs reprises avec des pierres, provoquant sa mort », a ajouté l’armée.
Le tribunal l’a aussi condamné à verser plus de trois millions de shekels (environ 850 000 euros) à la famille de sa victime.
« C’est un soulagement car le procès est maintenant derrière nous mais ça n’apporte pas de réconfort », a affirmé à l’AFP Benjamin Horgen, le veuf de la victime, déplorant que des dirigeants palestiniens « incitant aux attaques contre des Israéliens » n’étaient « pas sur le banc des accusés ».
« Entendre une fois encore la description détaillée de ce crime horrible nous a ramené à ce moment si difficile et a souligné combien il était important que la Cour utilise tout le pouvoir qui lui est accordé par la loi pour prendre part à la guerre contre le terrorisme », a-t-il ajouté, selon Ynet.
Au mois d’octobre, Kabha avait été reconnu coupable d’avoir « intentionnellement donné la mort » – ce qui est l’équivalent, dans la loi militaire, au meurtre – ainsi que de préméditation. En plus d’une peine de prison à vie, Kabha avait été condamné à trois ans de prison supplémentaires.

Kabha, 40 ans, originaire du village de Tura al-Gharbiya, qui est situé aux abords de Jénine, avait été soupçonné par l’agence de sécurité du Shin Bet d’avoir tenté de venger la mort d’un détenu sécuritaire, Kamel Abu Waer, qui avait succombé à un cancer six semaines avant le meurtre.
Après le jugement, l’avocat de la famille Horgen, Maurice Hirsch, a critiqué la politique mise en place par l’Autorité palestinienne qui verse des allocations aux familles de prisonniers palestiniens par le biais du Fonds pour les martyrs de l’AP, une pratique considérée par de nombreuses personnes comme une « rémunération de meurtre ».
« Pendant toute la vie de ce vil tueur en prison, cet individu gagnera plus de quatre millions de shekels de la part de l’Autorité palestinienne. Il en profitera, sa famille bénéficiera de ces fonds, l’Autorité palestinienne reconstruira sa maison détruite », a-t-il expliqué. « Et le gouvernement israélien ne fait rien. La Cour a fait beaucoup ce matin, même avec le jugement concernant l’amende qu’il devra verser, mais ce n’est pas suffisant ».
Au mois de février dernier, l’armée israélienne avait détruit l’habitation de Kahba dans le village de Tura al-Gharbiya.
Le meurtre de Horgen avait entraîné plusieurs jours de tensions en Cisjordanie. Les services de sécurité du Shin Bet avaient signalé 13 incidents liés à des jets de pierre par les partisans du mouvement pro-implantations sur des Palestiniens dans les jours qui avaient suivi la mort de la quadragénaire.