Un programme vise à mieux intégrer les Bédouins dans le high-tech israélien
Bridgetech préparera des lycéens exceptionnels à des diplômes d’ingénieurs et des emplois dans l’économie des start-ups
Dix étudiants et dix étudiantes ont été sélectionnés pour participer à un programme pré-universitaire qui vise à renforcer la participation de la population bédouine d’Israël au sein de l’écosystème high-tech du pays.
Soutenu par Ajeec, une association à but non lucratif qui vise à combler les écarts sociaux et économiques entre les communautés juives et arabes d’Israël, ce nouveau programme, appelé Bridgetech, formera d’excellents lycéens à des matières comme l’anglais, l’informatique, les mathématiques et l’hébreu oral, pour les préparer à un diplôme dans le domaine high-tech.
Seulement environ 5 000 enfants bédouins obtiennent chaque année leur diplôme de fin d’études secondaires, et encore moins font des études d’ingénieur, a déclaré Ajeec dans un communiqué. Beaucoup de ceux qui s’inscrivent à l’université abandonnent avant d’être diplômés.
« Nous nous sommes fixés l’objectif à long terme de construire un pont entre la population bédouine et le monde de la high-tech, et de donner aux étudiants talentueux un point de départ réussi », a déclaré Ariel Dloomi, co-directrice exécutive d’Ajeec.
« C’est une tâche difficile et compliquée. »
Les tests psychométriques et les compétences en langue sont des obstacles que ces jeunes étudiants doivent surmonter, ainsi que la distance entre les bureaux high-tech et l’université, a déclaré Kher Albez, co-directeur exécutif d’Ajeec.
L’argent est aussi un problème pour beaucoup de ces étudiants, donc le programme est non seulement gratuit, mais les étudiants sont aussi en partie financés par l’Institut d’assurance nationale d’Israël, qui soutient Bridgetech, pour les encourager à s’en tenir à leurs études, a déclaré l’Ajeec.
Bridgetech va suivre et soutenir 20 étudiants, qui ont été sélectionnés parmi 150 candidats exceptionnels, pendant un cours pré-universitaire de 12 mois jusqu’à leur inscription à l’université, puis jusqu’à ce qu’ils trouvent un travail dans le secteur high-tech. Pendant cette période, ils travailleront aussi comme stagiaire dans des entreprises high-tech et comme bénévoles pour enseigner l’informatique à des femmes et de plus jeunes élèves.
Les arabes israéliens représentent 20 % de la population israélienne, mais leur contribution au PIB de la nation n’est que d’environ 8 %, selon les données de l’Autorité pour le développement économique des secteurs arabe, druze et circassien du bureau du Premier ministre. Si la population arabe était mieux intégrée dans la main-d’œuvre du pays, l’économie augmenterait à un taux plus important, selon les autorités.
Depuis 2012, le gouvernement israélien a lancé plusieurs programmes pour aider les arabes israéliens à intégrer le marché du travail et l’industrie high-tech, dans un effort pour renforcer la croissance économique et réduire les inégalités.
Seulement 5,7 % des Arabes israéliens sont employés dans l’industrie high-tech, et seulement 2 % d’entre eux sont employés dans la recherche et le développement, selon le rapport 2016 de l’Autorité de l’innovation d’Israël.
L’industrie high-tech d’Israël, qui a été un moteur de croissance majeur de l’économie, affronte une pénurie aigüe d’employés qualifiés, ce qui pourrait être résolu selon les experts en puisant dans les populations arabe et ultra-orthodoxes, qui sont toujours en marge de l’explosion high-tech.