Un responsable du Hamas exhorte les Palestiniens de Cisjordanie à attaquer les Israéliens
Hussam Badran a aussi reproché à l'Autorité palestinienne de coopérer avec l'État juif l'accusant d'avoir "contribué à affaiblir la résistance en Cisjordanie"
Un haut responsable du groupe terroriste palestinien du Hamas a explicitement appelé dimanche les Palestiniens de Cisjordanie, y compris les membres des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP), à mener des attaques contre les Israéliens.
« Nous nous efforçons d’étendre la résistance [mot détourné par les groupes terroristes anti-Israël] en Cisjordanie. Je demande à toute personne en Cisjordanie qui porte une arme, officiellement ou non, d’assumer ses responsabilités, car toute personne armée en Cisjordanie peut faire la différence et avoir un impact qualitatif », a déclaré Hussam Badran, ancien chef de l’aile armée du Hamas dans le nord de la Cisjordanie, qui a orchestré plusieurs attaques terroristes contre des Israéliens pendant la Seconde Intifada, et qui vit aujourd’hui au Qatar.
« Aujourd’hui, un Palestinien n’a pas besoin d’un ordre ou d’une décision d’une quelconque partie pour agir, il doit prendre l’initiative par lui-même », a-t-il ajouté dans une interview accordée à la chaîne de télévision par satellite Qudsuna.
Badran a déclaré que « la résistance est un droit légitime » du Hamas, mais précise que le groupe terroriste a des capacités armées moindres que celles d’Israël. Il a également affirmé que les demandes du Hamas sont celles de l’ensemble du peuple palestinien et que le groupe terroriste a fait preuve d’une « grande flexibilité et d’une grande positivité » dans les pourparlers avec Israël en vue d’un cessez-le-feu et d’un accord pour la libération des otages.
Les positions du Hamas dans les négociations sont formulées après consultation de la direction du groupe terroriste à Gaza, a indiqué Badran, dans une allusion probable au chef du groupe terroriste palestinien, Yahya Sinwar, et il a ajouté que le Hamas avait « catégoriquement refusé, à tous les stades des négociations, de discuter du lendemain de la guerre » dans la bande de Gaza.
« Nous ne permettrons à personne de lui dicter l’organisation de la maison palestinienne », a-t-il poursuivi, ajoutant que le groupe terroriste vise la formation d’un gouvernement de consensus national en préparation des élections dans l’ensemble des Territoires palestiniens.
Des pourparlers de réconciliation entre les deux principales factions palestiniennes devaient se tenir en Chine à la mi-juin, mais ils ont été reportés sine die. Les responsables du Hamas et du parti laïc Fatah se sont renvoyés la responsabilité de ce report.
Dans l’interview, Badran accuse le président de l’AP et chef du Fatah, Mahmoud Abbas, de faire obstruction au projet de gouvernement d’unité et insiste sur le fait que le groupe terroriste ne peut être mis à l’écart ou contraint à faire des concessions.
Il s’en est pris à « l’AP assiégée », déclarant que « le gouvernement de Ramallah est incapable d’exercer ses fonctions en Cisjordanie, et encore moins de jouer un quelconque rôle à Gaza », et a accusé l’AP d’avoir « contribué à affaiblir la résistance en Cisjordanie » en raison de sa coordination avec Israël en matière de sécurité.