Un retraité jugé pour des tags antisémites à Paris
L'homme a notamment inscrit au feutre noir « ici vivent de sales juifs » devant l'entrée de l'immeuble de son ancienne avocate, qui n'est pas juive, avec qui il a eu un différend
Le Parisien rapporte qu’un retraité de 74 ans a été jugé jeudi 29 août pour avoir écrit des messages antisémites entre janvier et juin dernier sur les murs de résidences privées.
Il a notamment écrit « ici vivent de sales juifs », accompagné d’une croix gammée, sur les murs d’un bâtiment du 16ème arrondissement de Paris où vit son ancienne avocate Maître Nathalie Renard.
Toujours à l’intention de son avocate, il a écrit : « Renard sale pute de voleuse de juifs ».
Devant le tribunal correctionnel de Paris, le septuagénaire faisait également face à des accusations de violence sur la gardienne de son immeuble et de détention illégale d’un fusil retrouvé lors d’une perquisition à son domicile.
Les policiers ont retrouvé chez lui des livres liés au IIIème Reich et au régime de Vichy.
Lors de son audience, l’homme a reconnu les faits qui lui étaient reprochés et s’est expliqué en affirmant que « chacun a le droit d’avoir ses opinions ».
« On est libre d’aimer qui on veut. Avec ce qu’ils ont fait, on ne peut pas les aimer », a-t-il déclaré en parlant des « Juifs » en général.
L’homme justifie ses actes qu’il placent dans le contexte d’un différend avec son syndicat de copropriété. Mais les victimes n’étant pas de confession juive, l’homme est accusé d’avoir déversé sa haine antisémite contre des gens avec qui il était en désaccord.
L’Observatoire juif de France s’était constitué partie civile au procès. La procureure de la République a déclaré que l’homme « participe à ce climat détestable » de montée de l’antisémitisme en France.
« Cet antisémitisme qu’on voit depuis le 7 octobre libère la parole. Pour les gens qui passent devant ce genre d’inscriptions, ça crée une insécurité, l’atteinte à l’ordre public de ce choc est majeure », conclut-elle.
Elle requiert 18 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire contre l’accusé. Les différentes parties civiles demandent des réparations à hauteur de 25 000 €. Le jugement sera rendu mi-septembre.