Un site du patrimoine mondial de l’UNESCO à Beit Shearim vandalisé
Centre majeur de la vie juive au 2e siècle, le parc national, comprenant une synagogue et une nécropole, a été dégradé par des tags associés aux Juifs hassidiques
Le parc national de Beit Shearim dans le nord d’Israël a été retrouvé vandalisé la semaine dernière. L’Autorité israélienne de la nature et des parcs a porté plainte vendredi.
Autrefois appelé Beit Shearayim, Beit Shearim était un centre culturel et religieux important à l’époque du Second Temple, dont le complexe funéraire fut déclaré patrimoine mondial par l’UNESCO en 2015.
Les images publiées par le quotidien Haaretz montraient le site tagué de slogans comprenant « Na, Nach », une expression associée à Bratslav Hasidim, et « Ana’sh’, un acronyme utilisé par les Juifs hassidiques pour faire référence aux membres de leur communauté. « Sépulture de notre saint rabbin », pouvait-on lire sur un autre tag.
« C’est décourageant, ce sentiment que chacun peut faire ce qu’il veut », a déploré un randonneur auprès de Haaretz. « UNESCO ou pas UNESCO, on a l’impression que tout est permis. Rien n’est protégé. Rien n’est sacré ».
כתובות גרפיטי רוססו בבית שערים, אתר מורשת עולמית של אונסק »ו https://t.co/DgA7rQEaAz
— Haaretz הארץ (@Haaretz), 14 décembre 2019
Le site a été classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO en raison de ses catacombes qui contiennent un « trésor d’artisanat et d’inscriptions en grec, araméen et hébreu » et constitue « un témoignage unique du judaïsme antique sous l’égide du Rabbi Judah le Patriarche, reconnu pour être à l’origine du renouveau juif à parti de l’an 135 ».
Beit Shearim a atteint son apogée de site funéraire juif aux 3e et 4e siècles de l’ère commune, après deux révoltes juives contre Rome. La ville adjacente devint un centre majeur de la culture juive après que Rabbi Judah le Patriarche, l’auteur du texte juridique juif appelé Mishnah, s’y installa. Il est l’une des grandes personnalités juives à y être enterrées.
Ce site archéologique se trouve non loin du village de Manshiya Zabda, ciblé par un crime haineux la semaine dernière. Les pneus de vingt véhicules ont été lacérés et des tags en hébreu ont été retrouvés sur les murs de bâtiments. L’un disait : « Mahomet est un porc », et un autre : « Les Arabes sont nos ennemies, chassez-les ou tuez-les ». Une étoile de David a également été taguée sur un bâtiment et une voiture.