Un soldat doit fuir le Sri Lanka après qu’un groupe anti-Israël a réclamé son arrestation
La Fondation Hind Rajab a déposé une plainte contre Gal Ferenbook auprès du gouvernement sri-lankais, de la CPI et d'Interpol, alléguant qu'il a tué un Gazaoui
Un soldat israélien en visite au Sri Lanka a été sommé de fuir le pays mercredi après avoir été identifié par une organisation anti-Israël qui l’accuse d’être responsable de la mort d’un civil palestinien à Gaza.
Selon un reportage de la chaîne N12, la Fondation Hind Rajab, une organisation basée en Belgique, a publié une photo du soldat Gal Ferenbook et déclaré avoir fait appel aux autorités sri-lankaises, à la Cour pénale internationale (CPI) et à Interpol. Elle exige ainsi son arrestation pour le meurtre d’un civil à Gaza.
Selon l’organisation, Ferenbook a publié le 9 août sur son compte Instagram une vidéo montrant ce qu’il prétendait être un civil palestinien mort.
Dans la vidéo, Ferenbook rit lorsqu’un autre soldat l’appelle « le Terminator ».
La chaîne N12 a rapporté que Ferenbook a ensuite reçu un appel urgent des autorités israéliennes lui demandant de quitter immédiatement le Sri Lanka pour éviter une éventuelle arrestation.
Répondant au reportage, l’armée a déclaré : « Tsahal fait tout son possible et utilise tous les moyens à sa disposition pour protéger ses militaires dans le pays et à l’étranger. »
Today, the #HindRajabFoundation has formally sent the ICC complaint against Gal Ferenbook to the governments of #SouthAfrica, #Ireland, and #Spain, urging them to issue arrest warrants and request Interpol Red Notices should he leave #SriLanka freely. Gal Ferenbook, a soldier… pic.twitter.com/j8WoArM4Mv
— The Hind Rajab Foundation (@HindRFoundation) December 18, 2024
Toutefois, l’armée a refusé d’indiquer si Ferenbook ferait l’objet de procédures disciplinaires ou pénales à son retour en Israël.
Le reportage ajoute que ce n’est pas la première fois que des soldats de Tsahal se voient ordonner de quitter un pays qu’ils visitent par crainte d’être arrêtés, un incident de ce type s’étant produit à Chypre le mois dernier.
Au début du mois, Tsahal aurait déconseillé à des dizaines de soldats de se rendre à l’étranger, après qu’une trentaine de soldats ayant combattu à Gaza ont fait l’objet de plaintes pour crimes de guerre.
Dans huit cas, les militaires qui se trouvaient à l’étranger ont été immédiatement sommés de revenir sur le territoire israélien, les responsables craignant qu’ils puissent être arrêtés ou interrogés dans le pays qu’ils visitaient, a noté Ynet. Ces soldats se trouvaient à Chypre, en Slovénie et aux Pays-Bas quand il leur a été vivement recommandé de partir.
L’armée n’interdit pas à ses troupes de partir à l’étranger, mais procède toutefois à une « évaluation des risques » pour les militaires qui ont servi à Gaza. D’après le site d’information, elle approuve leur demande au vu des résultats de cet examen de la situation.
Les réservistes qui sont allés sur le terrain, à Gaza, doivent d’abord se rapprocher du ministère des Affaires étrangères pour connaître le niveau de danger du pays qu’ils souhaitent visiter.
Les responsables s’inquiètent également, en plus des plaintes qui ont pu être déposées localement, de la possibilité que certains hauts gradés de Tsahal fassent l’objet de poursuites devant la CPI. La Cour a délivré des mandats d’arrêt le mois dernier contre du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes de guerre présumés.
Des sources militaires ont confié à Ynet que l’armée s’inquiète des plaintes déposées à l’encontre de soldats de plus bas rang ou d’officiers en voyage à l’étranger, craignant que le jugement émis par la Cour de La Haye et les éléments rassemblés sur les réseaux sociaux ou dans les médias trouvent un fondement dans ces plaintes.
Les soldats concernés par ces mises en garde ont été identifiés grâce aux vidéos et aux images qu’ils ont pu publier en ligne, des photos prises pendant qu’ils se battaient sur le front, à Gaza. Au début de l’opération terrestre dans l’enclave, Tsahal avait pourtant donné pour instruction aux troupes de ne pas publier de films ou de photos, les responsables s’inquiétant de la possibilité que ces contenus puissent être utilisés dans le cadre de poursuites éventuelles pour crimes de guerre.
Les activistes anti-Israël scrutent avec attention les comptes des soldats qui, sur les réseaux sociaux, ont pu publier des séquences de guerre, au cas où ces militaires en viendraient à publier des images de leurs déplacements à l’étranger – des déplacements qui sont l’occasion, pour ces militants, de porter plainte à leur encontre dans leur pays, a indiqué Ynet.
En conséquence, les soldats qui prévoient de se rendre à l’étranger ont reçu le conseil de ne publier aucune image susceptible de révéler leur localisation.
Israël accordera tout le soutien nécessaire aux soldats qui pourraient être arrêtés ou placés en détention pour être interrogés, ou qui pourraient se sentir menacés par des activistes lors d’un séjour à l’étranger, ont expliqué des sources proches de Tsahal. Ce soutien sera offert par l’intermédiaire des bureaux diplomatiques ouverts dans les pays où se trouvent les soldats concernés.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Plus de 45 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 18 000 terroristes au combat, et un millier d’autres terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023.
Israël affirme prendre « de nombreuses mesures » pour minimiser les atteintes aux civils et souligne que le groupe terroriste viole systématiquement le droit international et exploite brutalement les institutions civiles et la population comme bouclier humain pour ses activités terroristes, en combattant depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.