Un spectacle de Dieudonné n’a pas obtenu d’autorisation au Maroc
Ce spectacle à Casablanca, qui faisait partie de sa tournée dans plusieurs pays arabes, a été "annulé"
Le spectacle du polémiste français Dieudonné prévu le 29 avril à Casablanca, au Maroc, est « annulé » en l’absence d’autorisation, ont rapporté jeudi des médias locaux, citant notamment les organisateurs.
Une représentation du dernier spectacle de Dieudonné M’Bala M’Bala, intitulée « La bête immonde », était prévue au complexe Mohamed-V, suscitant « un engouement remarquable », selon le site d’informations Medias 24.
Celle-ci a toutefois été annulée faute d’autorisation, a ajouté ce média, citant « une source autorisée ».
« On ne sait pas s’il s’agit d’un refus masqué (…) ou si réellement c’est un simple retard dans la présentation d’une demande d’autorisation », a-t-il poursuivi.
Les sites Huffpost Maroc et Le360 ont, par la suite, également annoncé l’annulation du spectacle, citant l’organisateur. Une « info-line sera bientôt lancée » pour le remboursement des tickets, selon le premier, qui évoque lui aussi un défaut d’autorisation.
Sollicitées, les autorités marocaines à Rabat n’ont pas donné suite. Une source à la préfecture de Casablanca n’a, elle, pas voulu commenter.
D’après ces sites d’informations, « la plupart » des 3 000 billets, d’un montant compris entre 300 et 600 dirhams (28 à 56 euros), avaient été écoulés. Cette représentation fait partie d’une tournée dans plusieurs pays arabes (Tunisie, Dubaï et Liban), selon le site de l’hebdomadaire Tel Quel.
Rendu célèbre dans les années 1990 par ses sketches avec un humoriste juif, Elie Semoun, Dieudonné a par la suite suscité de nombreuses polémiques en exprimant de plus en plus ouvertement des positions antisémites, tout en se rapprochant de l’extrême droite.
Il a déjà été condamné à plusieurs reprises en France pour « diffamation », « injure » et « provocation à la haine et à la discrimination raciale ».
Il l’a été de nouveau en mars, écopant de deux mois de prison avec sursis pour apologie d’actes de terrorisme en raison du message « Je me sens Charlie Coulibaly » qu’il avait posté au soir des gigantesques manifestations en France après les attentats de janvier.
Cette expression associait le nom de l’auteur de la sanglante prise d’otages dans un supermarché casher à Paris au slogan « Je suis Charlie » de soutien à l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, frappé par un attentat qui a fait 12 morts.