Un suspect arrêté pour l’agression d’un journaliste lors d’un événement haredi
Shahar Glick rapporte qu'il a été frappé, menacé, qu'on lui a pris son téléphone et qu'on lui a dit qu'il aurait pu être tué lors de son reportage sur un rassemblement illégal
La police a annoncé jeudi qu’elle avait arrêté un homme soupçonné d’avoir agressé un journaliste la semaine dernière alors qu’il faisait un reportage sur un rassemblement d’ampleur illégal de membres de la communauté ultra-orthodoxe à Jérusalem.
Le journaliste spécialisé en affaires religieuses de la radio de l’armée, Shahar Glick, a déclaré avoir été agressé par un groupe d’hommes ultra-orthodoxes dans le quartier de Kiryat Belz alors qu’il attendait de faire un reportage sur un événement festif interdit par les règles nationales de confinement.
La police a fait savoir que le suspect arrêté été âgé d’une vingtaine d’années et qu’il comparaîtrait au tribunal plus tard dans la journée pour une audience sur la prolongation de sa détention préventive.
« La police israélienne considère avec gravité toute violence, en particulier lorsqu’elle prend pour cible des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions, y compris les journalistes », a-t-elle souligné dans un communiqué.
Il n’est pas fait mention d’une enquête sur d’autres suspects.
Shahar Glick regardait les gens arriver à la manifestation qui s’est déroulée au nord de Jérusalem, et avait tweeté une vidéo de quelques dizaines de personnes se rassemblant pour ce qui semblait être une célébration de Simhat Beit HaShoeva, une tradition annuelle qui a lieu pendant la fête de Souccot qui dure une semaine.
Il a été repéré dans la rue par l’un des participants, qui a appelé un groupe d’autres personnes qui l’ont entouré et passé à tabac, lui causant des blessures à la tête, au cou et aux jambes. Le journaliste a rapporté que l’homme qui l’avait repéré savait qu’il était journaliste et connaissait son nom.
Cet homme lui a pris son téléphone portable et ne le lui a rendu qu’après lui avoir fait promettre de ne plus couvrir l’événement.
האירוניה התאבדה. גברים בחליפות הרגו אותה. כעת ברוממה, תפעילו סאונד, לא נגעתי@Segev_Yuval pic.twitter.com/l0JMgSfu3v
— שחר גליק (@glick_sh) October 7, 2020
Shahar Glick a dit qu’il a été emmené dans une ruelle par l’homme qui l’a interrogé, a photographié sa carte de presse et sa carte d’identité, et lui a dit qu’il risquait sa vie en faisant des reportages sur la communauté, que ceux qui l’ont attaqué auraient pu le tuer, et que de mauvaises choses arrivent à ceux qui « se mêlent » de la vie des autres.
Cet incident s’inscrit dans une série d’attaques contre des journalistes en Israël et aux États-Unis, qui étaient en reportage sur les taux élevés de transmission du virus dans les zones ultra-orthodoxes et sur les rassemblements de masse qui pourraient contribuer à cette hausse.