Un tribunal statue sur une plainte de 2021 de l’IRAC et des Femmes du mur
La décision du tribunal réaffirme que les gardiens du lieu saint peuvent appliquer les règles interdisant aux femmes d'utiliser les écritures de "manière non-autorisée"

Les agents de sécurité du mur Occidental ne peuvent pas procéder à des fouilles pour tenter de trouver des rouleaux de Torah ou des livres dans les affaires des visiteurs qui entrent dans le lieu saint, mais les préposés peuvent continuer à appliquer les règles contre l’utilisation non-autorisée des écritures, a statué un tribunal de Jérusalem.
Le tribunal de première instance de Jérusalem a statué mercredi sur une plainte déposée en 2021 par Anat Hoffman, directrice exécutive du Centre d’action religieuse d’Israël (IRAC), l’organe juridique du mouvement réformé en Israël, et Tamar Gottlieb, vice-présidente du groupe de prière mixte Women of the Wall – « Les Femmes du mur ».
Il s’agit d’une victoire juridique importante pour les groupes qui cherchent à libéraliser le culte juif sur le site, ont déclaré plusieurs promoteurs de cette cause. Mais l’autorité qui gère le site a quant à elle déclaré que la décision justifiait ses politiques.
L’IRAC a intenté un procès au nom de deux femmes dont les sacs ont été fouillés, de manière supposément discriminatoire, dans le cadre des mesures prises par l’autorité qui gère le site pour restreindre certains types de culte qui ne sont pas conformes aux pratiques orthodoxes, dont la lecture à haute voix de la Torah par les femmes.
Orly Erez Likhovski, directrice-exécutive de l’IRAC, a qualifié cette décision de « pas en avant vers la liberté de culte sur le site le plus sacré du judaïsme ». « Elle met également un terme à des fouilles qui ont eu lieu illégalement pendant de nombreuses années », a-t-elle déclaré jeudi au Times of Israel.
L’action en justice a été intentée contre les règlements et les pratiques des agents de sécurité employés par la Fondation du patrimoine du mur Occidental, qui est responsable de la gestion du site. La fondation a demandé aux gardes de rechercher les rouleaux de la Torah en réponse aux tentatives des activistes, en particulier du groupe Les Femmes du mur, de les utiliser pour des lectures égalitaires de la Torah sur le site, en particulier à Rosh Hodesh, le premier jour de chaque mois du calendrier hébraïque. Par le passé, l’accès au site a été refusé à des militants portant des écritures.

Le juge a ordonné à la fondation de procéder à des fouilles « sans discrimination sur la base du sexe, de la religion, de l’affiliation et de l’opinion religieuse » et de se conformer à la loi, qui autorise les fouilles pour répondre à des préoccupations de sécurité et de sûreté. Toutefois, selon la décision, le rabbin du mur Occidental, qui travaille pour le Grand-Rabbinat, et la Fondation du patrimoine du mur Occidental sont autorisés à faire respecter le code de conduite du site, qui interdit aux femmes de prier à voix haute.
« Les inspections n’empiéteront pas sur les pouvoirs conférés par la loi sur les autorités et se conformeront à ses objectifs tels que stipulés dans la clause 1, à savoir assurer la sécurité publique contre le terrorisme et la violence », indique la décision.
« Aucune inspection ne sera effectuée pour localiser une Torah et empêcher son introduction sur la place du mur Occidental. Le tribunal précise que cela n’empêche pas les agents de faire respecter les règlements du site. »
Yizhar Hess, vice-président de l’Organisation sioniste mondiale représentant la faction MERCAZ du mouvement Masorti – ou conservateur – a déclaré dans un communiqué que la décision du tribunal « rétablit la raison aux points de contrôle de sécurité au Kotel », le nom du site en hébreu. « Au lieu de se concentrer sur la recherche d’armes et d’explosifs, les gardes de sécurité du rabbinat du Kotel ont longtemps cherché des rouleaux de la Torah, au cas où une femme lirait un texte de la Torah et mettrait en danger la sécurité publique. Cette absurdité a pris fin », a déclaré Hess.

Dans une déclaration, un porte-parole de la Fondation du patrimoine du mur Occidental a insisté sur le fait qu’elle avait respecté la loi et qu’elle continuerait à le faire.
« Le tribunal a reflété la réalité existante conformément à la décision de la Cour suprême, dans laquelle les agents de sécurité assurent la sécurité et les huissiers font respecter les règlements. Le tribunal a jugé que la procédure consistant à ne pas autoriser l’entrée d’un rouleau de la Torah était légale », a déclaré la fondation.
Les Femmes du Mur tentent de « transformer leur échec en victoire », ajoute le communiqué de la Fondation du patrimoine du mur Occidental.